Les questions orales
Violences faites aux femmes : Michelle Gréaume interpelle à nouveau le Gouvernement
Par Michelle Gréaume / 18 février 2020Ce mardi 18 février 2020, une séance de questions orales au Gouvernement avait lieu au Sénat. A cette occasion, Michelle Gréaume a souhaité interpeller une nouvelle fois le Gouvernement.
Madame la Présidente,
Madame la Ministre,
Mes chers collègues,
Nous sommes au 49e jour de l’année, et nous regrettons déjà 12 féminicides d’après la page Facebook « Féminicides par compagnons ou ex ». Elle en avait relevé 151 en 2019. Un nombre de victimes en constante augmentation.
Autant de femmes menacées, traquées, terrifiées, violentées pendant des mois, d’enfants victimes collatérales pour lesquels les conséquences sont lourdes, des familles brisées… C’est pour eux qu’il nous faut agir vite.
Inscription de la notion d’emprise aux codes pénal et civil, prise en charge des auteurs des violences pour réduire la récidive, reconnaissance du suicide forcé…
Les propositions présentées à l’issue du Grenelle, bien qu’elles constituent des avancées, sont de toute évidence insuffisantes.
La différence entre les bonnes intentions et les actes concrets, c’est le milliard d’euros que réclament les associations et les professionnels de la justice, qui proposent des solutions concrètes, pour certaines ayant déjà fait la preuve de leur efficacité.
Figurent parmi celles-ci l’enregistrement systématique des plaintes et une meilleure formation des policiers et gendarmes, la délivrance rapide d’ordonnances de protection et la mise en place du bracelet anti-rapprochement dès le début de la procédure, et l’attribution de fonds aux associations qui, jusqu’à présent, sont les seules à assurer la prise en charge des victimes de violence.
J’ajoute, pour ma part, la nécessité de créer une aide financière d’urgence pour les femmes victimes de violences, car les conséquences financières d’un départ du domicile conjugal sont extrêmement lourdes, et de fait décourageantes. C’est aussi pour cela que nous demandons l’égalité salariale, ce n’est pas seulement une question de justice sociale ; c’est une question d’égalité tout court, pour pouvoir faire face aux situations dramatiques.
Hélas, pas un centime supplémentaire n’est accordé à ce sujet, et les crédits de la mission Egalité Femmes-Hommes ont même été diminués. Le compte n’est pas bon, Madame la Ministre, pour lutter contre ce fléau érigé en grande cause du quinquennat.
Il faut donc agir vite :
Débloquer les moyens humains et financiers indispensables pour stopper ce macabre décompte qui se poursuit.
Réparer les oublis du Grenelle, je veux parler des femmes en situation de handicap pour lesquelles aucune mesure spécifique n’a été proposée.
Pour que nous n’ayons pas à regretter ici, dans quelques semaines ou quelques mois, la mort de plusieurs dizaines de nos concitoyennes.