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Les rappels au règlement

Procédures définies par le règlement interne du Sénat, les rappels au règlement permettent aux sénateurs d’intervenir à l’ouverture de la séance publique sur un sujet particulier de leur choix, en lien avec l’actualité ou le débat en cours.

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Pour une coopération entre Air Lib et Air France

Par / 12 février 2003

par Hélène Luc

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher(e)s collègues,

Les salariés d’Air Lib sont encore sous le choc. Ils luttent avec une énergie peu commune, car ils veulent travailler. Les brutalités policières, les gaz lacrymogènes dans l’aérogare d’Orly, ne font que renforcer leur volonté.
Vous avez, en accord avec le Président du CSAM, le sénateur Monsieur LEGRAND, décidé de retirer la licence de vol à la compagnie Air Lib, clouant au sol leurs avions et laissant dans la nature des milliers de passagers à la veille des vacances de février. Alors que la commission de conciliation commencée le 14 novembre se terminait le 14 février. Pourquoi, alors, ne pas avoir laissé la licence jusqu’au 14 février, date à laquelle le rapport doit être rendu au Président du tribunal de commerce, par Maître LAFOUT, qu’il a désigné.

Les salariés d’Air Lib l’ont reçu comme un coup de grâce, comme un arrêt de mort d’Air Lib. Vous m’avez répondu hier en présence de nombreux élus au Ministère, notamment avec le Président du Conseil général du Val-de-Marne et Monsieur Gaston VIENS, Maire d’Orly, Mme Odette TERRADE, qu’à partir du 5 février, il n’y avait plus d’assurance pour les avions et passagers.

D’après mes renseignements, ils étaient autant assurés le 7 février que le 14 février.
Vous savez, Monsieur le Ministre, dans quelles conditions difficiles Air Lib a pris la succession de Swissair avec M. SEILLIERES qui a laissé 6 milliards de francs de dette ; il a été condamné, pour le moment, à payer 1 milliard 450 millions de francs. Il n’a payé qu’un milliard. Le procès aura lieu sans aucun doute et il faudra qu’il paie !
Pour l’heure, le problème pour le gouvernement est d’aider Air Lib à vivre pour sauver les 3500 emplois directs et 18 000 indirects.

Air Lib, repris par M. CORBET, a bénéficié d’un prêt de 30 millions de francs que vous avez, je le reconnais, reconduit. Mais sont arrivés les événements du 11 septembre qui, en plus des difficultés financières héritées de Swissair, ont fragilisé la compagnie qui s’en est sortie malgré tout, avec la reprise notamment des vols vers l’Algérie qu’Air France n’a pas repris, avec un investissement farouche et une motivation admirable des salariés pour sauver Air Lib.
Ils avaient donc besoin d’un nouvel investisseur. IMCA, une société hollandaise, avec M. de VIGLER, s’est présentée. Il veut renouveler la flotte achetée, 19 Airbus A320.
Il y a deux ans, Airbus a reçu 54 millions de dollars d’acompte de Swissair pour l’achat de 2 Air Bus A320 qui ont été vendus à Air Dom.

Après la faillite de Swissair, cette somme devait revenir à Air Lib. Airbus s’y refuse.
C’est le seul point de blocage qui empêche IMCA de signer l’accord de conciliation.
Car il est faux de dire qu’IMCA s’est retiré de la négociation, mais pour signer, il fallait que l’accord avec Airbus aboutisse.
Aujourd’hui, IMCA relance la négociation et il veut aboutir.
Vous avez eu ses nouvelles propositions ce matin.
Il faut réunir de toute urgence Air Bus, IMCA, un représentant du gouvernement.

Disant cela, je ne peux, ici, pas me porter garante de cette société, - ce n’est pas mon rôle - mais j’affirme et j’insiste, avec Odette TERRADE, pour que tout soit tenté pour sauver Air Lib. C’est une question de volonté politique du Premier Ministre qui doit trancher, ainsi que le Président de la République, à qui nous nous sommes adressé.
J-C. GAYSSOT avait commencé à travailler en coopération avec Air France qu’il fallait développer, vous ne l’avez pas fait.

Vous vous deviez d’écouter les salariés, les syndicats avec qui nous ne cessons de dire que la seule solution viable et durable passe par une solution bâtie avec le groupe public Air France et la création d’un pôle public de transport aérien autour d’un grand débat national.
Il y a place pour ces deux compagnies, elles complètent les modes de transport nationaux et internationaux.
Au lieu de cela, vous brusquez la privatisation d’Air France qui nous précipite dans l’ouverture d’une déréglementation plus faussée avec de graves conséquences pour la sécurité et la perte d’un service public qui marche et qui a fait ses preuves.

Les salariés d’Air Lib et d’Air France maintenant, ces femmes très nombreuses, parfois seules avec des enfants, elles veulent voler avec leurs avions, leurs passagers. L’aide que le gouvernement doit apporter, s’il veut sauver Air Lib. Il coûtera moins cher que les indemnités de chômage.

L’heure n’est pas aux reclassements impossibles, vous le savez, mais à sauver Air Lib et à une réelle coopération avec Air France, au lieu de laisser les créneaux aux compagnies étrangères qui lorgnent sans vergogne les créneaux d’Air Lib.
C’est le cas d’Easy Jet, de Ryanair et autre.

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