L’ONG Oxfam vient de rendre public un rapport absolument édifiant sur l’évolution de la pauvreté dans ces années de pandémie. Rien de très nouveau me diraient certains, mais vraiment la pire des choses serait de s’habituer à cette réalité devenue tellement… habituelle dans le fonctionnement de ce système libéral.

La lecture du rapport nous laisse quelque peu pantois, depuis le début de la pandémie le monde compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures. Les dix hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune, tandis que plus de 160 millions de personnes auraient basculé dans la pauvreté. Parallèlement, quelque 17 millions de personnes sont mortes de la COVID-19, un bilan humain sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ce constat n’est pas le fait d’observateurs antilibéraux orientés, plusieurs institutions comme le FMI, la Banque mondiale, le Crédit suisse ou encore le Forum économique mondial sont toutes arrivées au même résultat, la pandémie a provoqué une flambée des inégalités partout dans le monde.

Allez, encore quelques données statistiques saisissantes, 252 hommes se partagent plus de richesses que le milliard de filles et de femmes qui vivent en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes réunies. Depuis 1995, les 1 % les plus fortuné.e.s ont accaparé près de 20 fois plus de richesses mondiales que les 50 % les plus pauvres de l’humanité.

Le rapport nous dit ceci : si les 10 hommes les plus riches dépensaient chacun 1 million de dollars par jour, il leur faudrait 414 ans pour dépenser leur fortune combinée. Et si les 10 milliardaires les plus riches s’asseyaient au sommet de leur fortune combinée, empilée en billets de un dollar américain, ils atteindraient presque la moitié du chemin qui nous sépare de la Lune. Si on laisse faire ce système fou de l’argent, ils finiront par décrocher la Lune !

L’intérêt du rapport d’Oxfam ne réside pas que dans les constats hallucinants qu’il présente, des solutions sont avancées, il n’y a aucune fatalité à ce que les choses se passent ainsi. Les gouvernements doivent agir, taxer les riches, si nous voulons avoir la moindre chance d’inverser la crise des inégalités que nous connaissons. La France n’échappe pas à cette évolution, sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, la fortune des 500 familles les plus riches de notre pays a pratiquement doublé.

Voilà un beau sujet de fond qui ne manquera pas d’intéresser nos compatriotes en ces temps de campagne présidentielle, où les leurres ne manqueront pas.