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« Frappes militaires légitimes ? »
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Par Christine Prunaud / 16 avril 2018Je ne considère pas des « frappes militaires légitimes », dans n’importe quel pays, dès lors que l’ONU n’a pas donné son accord. Il revient au Conseil de Sécurité de l’ONU, et à lui seul, de prendre des sanctions et de décider de l’emploi de la force d’intervention militaire. Sinon, à quoi sert l’ONU ?
Alors,... le droit international ? Déjà bafoué lors de l’intervention de la Turquie contre le peuple Kurde au nord de la Syrie, la France n’est pas intervenue, ou du moins notre diplomatie n’a pas abouti pour soutenir nos alliés qui ont lutté contre les islamistes. Erdogan gagne avec l’aide de ces mêmes islamistes contre lesquels, à l’origine nous combattions !
J’ai toujours dénoncé les bombardements aux armes chimiques et considéré que la convention sur l’interdiction des armes chimiques ( OIAC) signée en 1993 était une grande avancée tout comme le Traité de non prolifération nucléaire. Bachar Al Assad a utilisé des armes chimiques, presque une évidence, des preuves irréfutables nous confirme le gouvernement français. Mais avant toute intervention punitive et respect du droit international, il aurait été préférable d’attendre le résultat d’une enquête sur l’origine de ces bombes via l’OIAC. Car nous avons des précédents, n’oublions pas l’Irak lorsque Colin Powell a menti à la tribune de l’ONU sur les armes de dissuasion massive et Tony Blair à la Chambre des Communes. Heureusement pour la France Dominique de Villepin était intervenu d’une manière remarquable contre notre intervention en Irak.
Et maintenant, quelle ouverture sur le plan diplomatique ?
Les frappes punitives contre des sites identifiés comme étant des centres de production d’armes chimiques du régime de Bachar Al Assad n’auraient pas fait de dommages collatéraux, du moins à notre connaissance ce jour. Des négociations avec toutes les parties doivent reprendre dès lundi ( M le ministre Le Drian). En toute sincérité, je pense, j’espère qu’à ce stade ce soit encore possible. Mais le peuple syrien se retrouve avec un pays dévasté, Bachar Al Assad toujours bien en place et une bataille par procuration qui dépasse l’enjeu de la Syrie.
Dimanche 15 avril 2018
Christine PRUNAUD
Sénatrice des Côtes d’Armor