Tribunes libres
La fabrique à idées
Plongée au cœur du syndicat du fric -
Par Eric Bocquet / 25 juin 2021Portrait d’une femme aujourd’hui, que vous avez certainement déjà vue à l’écran, une dame brune au regard perçant et aux idées bien arrêtées, toujours défendues avec beaucoup de conviction, jamais agressive, souvent souriante, nous évoquerons ici Madame Agnès Verdier-Molinié.
Elle est la directrice de l’IFRAP (la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques). Elle est très régulièrement sur les plateaux de télévision. Selon les statuts de cette fondation, le but de l’IFRAP est en premier lieu d’effectuer des études et des recherches scientifiques sur l’efficacité des politiques publiques (qui, par nature, ne peuvent pas l’être, c’est bien connu…).
En quelques années, la fondation a publié 16 études sur la nécessaire suppression de l’ISF… combat gagné. Aucune sur l’évasion fiscale, aucun intérêt pour eux. Elle est officiellement indépendante de tout parti politique… oui je sais, ça vous fait sourire. En 2009, François Fillon lui attribue la reconnaissance d’utilité publique…
Dans le dernier numéro du Figaro Magazine, Madame Agnès Verdier-Molinié fait la une, photo pleine page avec ce titre : « Impôts, ces hausses qu’on nous cache ». Dans la cible évidemment les prélèvements obligatoires, vous savez, ceux qui permettent de payer les enseignants, les personnels hospitaliers, les juges, les fonctionnaires, les services publics, les collectivités, la sécurité sociale entre autres.
L’IFRAP concédera bien dans l’article que : « Seuls les ménages qui se paient massivement en dividendes peuvent se retrouver gagnants mais ils sont ultra minoritaires », massivement, gagnants, ultra minoritaires, nous le savions, mais ils sont de plus en plus riches en effet. Plus loin : « Il est erroné de dire que les riches ont profité des largesses du gouvernement. Cela peut être vrai pour certaines grosses fortunes dont les dividendes, par exemple, sont importants ».
Comme c’est joliment dit ! Madame Verdies-Molinié enfonce le clou : « Si la France se mettait au diapason de la fiscalité américaine, il faudrait réduire nos prélèvements de 450 milliards d’euros ».
« Augmenter les impôts, ce serait une aberration ». En fait, cette fondation, c’est le syndicat du fric, et IFRAP fort !