La bataille des retraites bat son plein dans le pays. Personne n’a contesté le succès des manifestations du jeudi 19 janvier dernier. Nous y étions, et c’est vrai qu’au-delà du nombre de participants, il y avait parmi nous une sorte de joie et d’allégresse à nous retrouver, dans notre très large diversité, dans un combat aussi fondamental.

À bien y réfléchir, il est vrai que l’argumentaire de nos gouvernants est un peu faiblard, je trouve. Ils nous expliquent que l’espérance de vie ayant augmenté, il nous faut mécaniquement reculer l’âge de la retraite. Clair, implacable, fort. Ensuite, nous devons engager cette réforme car tous les autres pays européens l’ont fait. Bof !

Le troisième argument déployé est le suivant : cette annonce avait été inscrite dans le programme du candidat Macron lors de la campagne présidentielle. C’est vrai, et donc son élection vaut validation dudit projet. C’est faux. Emmanuel Macron réunit au 1er tour 27,85% des suffrages exprimés, son élection au second tour se fait essentiellement contre l’autre candidate. M. Macron le sait pertinemment : « Ce vote m’oblige » dira-t-il.

Cette réforme des retraites est la 8ème du nom, ayant pour but à nouveau de « sauver le système des retraites par répartition. » On pense à cet instant à cette phrase d’Albert Einstein : « C’est de la folie de penser qu’en faisant tout le temps la même chose, vous pouvez obtenir des résultats différents. »

Le gouvernement explique que l’on a besoin de cette réforme pour trouver 12 milliards d’euros, il n’y a pas d’argent magique, etc., etc., etc. Or en fin de semaine dernière, le président de la République a annoncé un plan de développement pour nos armées, une loi de programmation militaire 2024/2030, pour un montant de 413 milliards d’euros ! On s’étrangle !

Enfin, le jour même de la manifestation, M. Pierre-Louis Bras, président du Conseil d’orientation des retraites (COR), déclarait devant une commission de l’Assemblée nationale : « Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans trois hypothèses sur quatre. Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées. »

Très loin du discours catastrophiste des Macronistes.

Et si vous cherchez de l’argent, on a quelques pistes !