Les collectivités territoriales dans le viseur du gouvernement Barnier

Publié le 29 septembre 2024 à 11:12 Mise à jour le 19 novembre 2024

La poursuite du « en même temps » est la feuille de route présentée lors du discours de politique générale devant le Parlement. Le Premier ministre a appelé à « bâtir un nouveau contrat de responsabilité entre les collectivités locales et l’État » mais elles devront baisser leurs dépenses dès 2025, probablement de 5%.

Le rapport de la Cour des comptes appelant à supprimer 100 000 agents dans les collectivités pourrait servir de mode d’emploi au nouveau gouvernement.
60 milliards d’euros. C’est le montant de la facture de la gestion de l’ancien ministre des Finances, Bruno le Maire. Le nouveau Premier ministre s’apprête à appliquer de façon zélée des coupes claires dans toutes les politiques publiques et à tous les niveaux, à l’exception de la Sécurité et de la Défense.

Les élus locaux ont entendu du discours du Premier ministre une déclaration d’amour aux relents de déclaration de guerre. Les appelant à contribuer à un effort de redressement des finances publiques sans précédent, considéré comme impossible par la Cour des comptes, leurs dépenses seront encadrées par une nouvelle forme de contractualisation. Un « énième pacte de défiance » en perspective.

Le gouvernement peut compter sur un rapport qui pourrait légitimer des mesures brutales : la Cour des comptes propose de supprimer 100 000 fonctionnaires territoriaux d’ici à 2030 pour une économie à terme de 4 milliards d’euros. Derrière cette provocation inacceptable, un projet politique contre-nature. Les tenants de la mutualisation intercommunale au prétexte de faire des économies constatent désormais qu’en 10 ans, 112 100 agents ont été recrutés, quand les communes se sont séparées de 38 200 agents. Le projet d’affaiblissement des communes n’est ni pertinent politiquement, ni rentable comptablement.

Les collectivités locales verraient leurs dépenses de fonctionnement s’envoler. Or, la moitié des augmentations est due à des décisions de l’État notamment au travers de la revalorisation du point d’indice et l’attribution de 5 points d’indice supplémentaires. L’intensification du recours aux contractuels qui sont plus chers et le démantèlement du statut de la fonction publique locale concourent fortement à la hausse des dépenses de personnel.

Les membres du groupe CRCE-K n’accepteront pas que les collectivités territoriales subissent la volonté de réduction du déficit public et doivent réduire leurs services publics, dans la brutalité et la précipitation.

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