Derrière les discours sur le "sérieux budgétaire", ce que dissimule le gouvernement, c’est un projet de démantèlement méthodique de l’action publique. 2,1 milliards d’euros de coupes pour l’écologie, 2,6 milliards pour l’emploi, et près de 5 milliards pour les collectivités territoriales… Autant de coupes qui laissent les services publics exsangues.
C’est ainsi que les associations deviennent le fusible d’un État qui se désengage. Elles devront encaisser la baisse des subventions locales : moins de soutien au Secours Populaire, aux Restos du Cœur, aux associations d’aide aux sans-abris, aux femmes victimes de violences, aux personnes en situation de handicap…
Dans le même temps, les grandes entreprises et les hauts revenus voient leurs contributions exceptionnelles sabordées, ouvrant un boulevard à l’optimisation fiscale. Où est le sérieux budgétaire quand on assèche les services publics tout en multipliant les cadeaux fiscaux aux plus fortunés ?
Plutôt que d’assumer cette politique, le gouvernement invente une contrainte imaginaire : un supposé "coût de la censure", qui pèserait sur les finances publiques. 100 millions d’euros par jour, 12 milliards au total, selon la ministre des comptes publics. D’où viennent ces chiffres ? De nulle part. Pas de méthodologie, pas de démonstration budgétaire, simplement un chiffre brandi comme un épouvantail.
Ce tour de passe-passe n’a qu’un objectif : masquer le caractère récessif du PLF 2025 et préparer un deuxième coup de massue austéritaire dans quelques mois.
Le véritable coût, est celui d’une Vème République moribonde, qui permet à un seul homme, Emmanuel Macron, de priver le pays d’une majorité alternative capable d’engager un budget de progrès social et écologique. Le véritable coût, ce sont les plans de de licenciements qui se multiplient, les collectivités contraintes d’abandonner des investissements essentiels, les services publics démantelés.
Face à cette fuite en avant récessive, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K ont pris leurs responsabilités : nous avons voté contre ce budget et réclamons un nouveau débat, à la hauteur des enjeux sociaux, écologiques et démocratiques de notre temps.