Leur nombre a augmenté de 150% ces dernières années, avec la hausse de la pauvreté et le durcissement de la répression. Pourtant, des solutions existent, comme celles portées par les parlementaires du groupe CRCE-K.
En 2024, les expulsions de locataires ont augmenté de 87 % par rapport à l’année 2023. Cette explosion de mises à la rue est la conséquence de l’inflation et de la loi Kasbarian, adoptée en juillet 2023. L’ancien ministre du dé-logement réitère et souhaitait présenter ce lundi 31 mars une proposition de loi pour exclure du parc de logements sociaux les locataires qui gagneraient selon lui trop d’argent. Pour les porteurs de ce texte, cet argent serait bien mieux sur le compte bancaire d’un propriétaire privé que pour financer des bailleurs sociaux de plus en plus en difficulté pour développer leur offre.
Le droit au logement doit être le même pour toutes et tous, et pas dépendant des 3,5% de personnes multipropriétaires qui détiennent 50% du parc locatif privé. En parallèle de cette concentration de richesses, le nombre d’impayés de loyer poursuit sa hausse : +11% de commandements de payer en seulement un an. Cette politique du logement et la hausse des expulsions sont le reflet insupportable des inégalités de notre société.
Alors que le nombre de demandes de logements sociaux augmente de 100 000 chaque année, le nombre d’attribution diminue lui de 100 000 par rapport à 2023, créant ainsi un effet ciseau qui coupe l’espoir d’obtenir un logement. C’est autant de familles et de personnes seules qui subissent des conditions de vie inacceptables. En moyenne, il faut 10 ans pour une proposition de logement dans la Métropole du Grand Paris.
Le nombre de places d’hébergement stagne, alors que le nombre de personnes sans abri a plus que doublé en dix ans. Elles sont aujourd’hui plus de 350 000, parmi les 4 millions de personnes mal-logées.
Face aux pénuries de logements et de places d’hébergement, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K ont des propositions pour mettre fin aux expulsions sans solution d’hébergement.
Après avoir fait adopter à l’unanimité une résolution pour mettre fin au sans-abrisme des enfants le 19 mars dernier, les parlementaires CRCE-K déposent une proposition de loi pour encadrer les prix du foncier en Île-de-France et dans les métropoles. Ce texte contribuera à réduire les coûts d’acquisition pour les bailleurs sociaux, facilitera l’accession à la propriété, et libérera des logements sociaux.
Il est urgent d’établir un grand plan pour le logement, avec des investissements massifs dans les aides à la pierre à destination des bailleurs sociaux et la construction de 200 000 logements sociaux par an, le gel des loyers, la revalorisation des APL, la réquisition des logements vacants, la rénovation des passoires thermiques, et l’ouverture de places d’hébergement en nombre suffisant pour que plus aucun enfant ni adulte ne dorme à la rue.