La multitude de contentieux engagés et gagnés par ces travailleurs « faussement indépendants » multipliant les jurisprudences entérinant la présomption de salariat renforcent le constat sans appel quant au pouvoir de direction et de contrôle de la « boite noire l’algorithme ».
Malgré un consensus apparent sur la brutalité de ce management désincarné et déshumanisé, la subordination algorithmique du travail, et l’ensemble des articles de la proposition de loi adoptés, une manœuvre de la droite sénatoriale a abouti sur un rejet de l’ensemble du texte.
Le management algorithmique, et plus largement le capitalisme de plateforme, doit être appréhendé dans sa globalité comme l’aboutissement d’un processus de libéralisation et de flexibilisation du marché du travail qui résulte d’une succession de choix politiques visant à porter l’idéal d’un rêve néolibéral.
La mise en cause du modèle économique traditionnel, du salariat et de l’emploi, et encore pire, la plateformisation de notre économie rappelle surtout qu’il est urgent de penser la société que nous voulons, puis d’agir pour la construire.
Cette proposition de loi a réaffirmé le clivage gauche/droite. Si brouillard il y avait, il s’est dissipé à cause du coup de procédure de la droite sénatoriale. Elle réaffirme son projet dans lequel la rémunération du capital est plus important que le coût humain et où les droits des travailleurs et travailleuses.