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Quelle métropole pour demain ?

Rencontre sur le Grand Paris. Grande Arche de La Défense -

Par / 4 mars 2010

En ce début de XXIe siècle, les métropoles deviennent un défi majeur pour les peuples. Partout en effet, elles produisent à la fois richesses et très lourdes inégalités.

Le Grand Paris de Nicolas Sarkozy pose au fond la question de savoir dans quelle région nous voulons vivre, selon quel type de développement, qui favoriserait un mieux vivre ensemble, à la fois écologique et citoyen, dans quelle société et pour quel monde.

Tels sont les défis à relever.

Indéniablement, les aspirations à un mieux vivre, dans un territoire partagé, tissé de solidarités, respectueux de l’environnement, participant à la construction du monde, sont fortes. Nicolas Sarkozy instrumentalise cette quête de sens et la faiblesse d’un projet alternatif à gauche et les dévoie vers une option ultra-libérale.

Le projet du Grand Paris de N. Sarkozy est bien tout le contraire de cela.
Avec ce projet de loi, la droite poursuit et accélère le cheminement vers une mondialisation libérale, très inégalitaire, dure à vivre pour le plus grand nombre. Ils veulent aller vite, sans aucun respect de la démarche démocratique.

Ce projet de loi du Grand Paris s’inscrit dans un ensemble plus vaste de réformes conduites par Nicolas Sarkozy et sa majorité, et qui dessine le projet de la droite pour la France.

Un ensemble cohérent, qui vise à modifier profondément la gouvernance de notre pays, en recentralisant les pouvoirs entre les mains de l’Etat, tout en permettant à celui-ci de se défausser toujours plus en termes de responsabilités économiques et sociales et de se désengager des financements, pour faire la place belle au privé.

Dans de tels scénarios, aucune place n’est faite pour le développement humain et écologique.

On voit par exemple comment la réforme des collectivités territoriales, la suppression de la taxe professionnelle, la mise en place d’un nouveau schéma de santé via la loi Bachelot, les réformes de l’école, de la maternelle à l’université, la réforme de la justice, et demain celle de la retraite pour ne citer que celles-ci, travaillent un nouveau projet de société complètement dédié à la compétitivité, la finance, via une mise en concurrence accélérée.
Tout cela est gros comme jamais d’inégalités territoriales et sociales et constitue une impasse écologique.

Ce projet de la droite déconstruit tout ce qui est démocratie et moyens de proximité.
Ainsi par exemple, la réforme des collectivités territoriales, avec la création d’un conseiller territorial en lieu et place des conseillers généraux et régionaux, va entraîner la suppression de près de la moitié des élus et donc du potentiel d’interventions de proximité.

L’ensemble de ces réformes est mené au pas de charge et dans la précipitation par le gouvernement, et bien souvent en lecture accélérée au Parlement, c’est-à-dire avec une seule lecture par chambre, comme c’est le cas pour le Grand Paris.

Ce projet, qui était annoncé au Sénat pour la mi-mai, est finalement mis à l’ordre du jour, dans la panique, le 6 avril.

Il ne concerne pas seulement le transport, le fameux « grand 8 ».
C’est en réalité un projet de loi qui vise à une recomposition profonde de la région capitale, région stratégique s’il en est, dans une Europe de la concurrence.

Le projet de loi créerait une Société du Grand Paris, pilotée par l’Etat. Elle disposerait notamment du droit de préempter le foncier autour des quarante gares prévues sur le grand 8.
Cette « chenille » de préemption équivaudrait à 4 fois le territoire de Paris.
Ces opérations se feraient via des Contrats de Développement Territorial, passés directement entre la Société du Grand Paris et les communes ou les EPCI (Etablissement Publics de Coopération Intercommunale), et porteraient sur le développement économique, l’aménagement urbain, le logement et les déplacements.

L’échelon régional est ainsi complètement remis en cause, ainsi que son schéma directeur d’aménagement décidé démocratiquement et de ses opérations et financements programmées.

La pertinence d’un tel projet est difficilement perceptible, notamment sur plusieurs aspects :
 tout d’abord sur le plan technique : il faudra en effet creuser en très grande profondeur un tube de 120 à 140 km de long, sur une échéance de 15 à 25 ans pour sa réalisation, plusieurs spécialistes se montrant d’ores et déjà sceptiques sur sa faisabilité ;
 scepticisme aussi sur la pertinence du tracé avancé, dont on se demande comment il sera connecté au réseau existant et pour quel coût (1 km de grand 8 = coût de 4 km de tramway) et à quelle échéance.

Avec ce Grand Paris, il ne s’agit pas de répondre aux besoins d’amélioration des transports de nos concitoyens, ni de travailler à désenclaver des territoires, ni de relier la banlieue à la banlieue.

Il s’agit en réalité de relier des centres d’affaires et financiers, avec la structuration de pôles de compétitivité concentrant toutes les richesses, dont celui de La Défense.

Tout cela s’opère dans un déni total de démocratie, foulant aux pieds le travail des élus, des villes, de leurs populations. C’est particulièrement le cas à Nanterre où 46 % du territoire est concerné par cette Opération d’Intérêt National (OIN), alors même qu’existe un accord d’aménagement et de développement, le projet Seine-Arche, dans le cadre d’un accord ville-Etat.

Enfin, il convient de souligner un dernier aspect non négligeable : celui du financement du grand huit, estimé entre 21 et 25 milliards d’euros, qui est loin d’être assuré.
L’Etat mettrait 4 milliards au pot pour lever un nouvel emprunt.
Le reste du financement serait assis sur la plus-value, c’est-à-dire sur la spéculation financière liée aux projets d’aménagement conclus localement.

On peut donc craindre le pire !

De plus, rien n’est prévu pour assurer le financement du fonctionnement dont on estime qu’il pourrait s’élever à plus de 40 millions d’euros, soit 25 % du budget total de la région dédié au STIF.

Face à ce gouffre financier, le gouvernement cherche de nouveaux financements. Ainsi, il envisagerait la création d’une taxe supplémentaire en Ile-de-France, mettant à contribution l’ensemble des territoires et collectivités territoriales, même celles non desservies par le « grand 8 », au travers d’une taxe assise sur la valeur de la surface de nouvelles constructions, reconstructions, ou agrandissements.

Cette taxe pourrait être créée à l’automne dans le cadre de la refonte des taxes locales d’urbanisme, au vue de la mise en œuvre du Grenelle 2.

J’ajoute que 2650 hectares de terres agricoles parmi les plus fertiles de France sont menacés sur le plateau de Saclay – plateau vouée à un pôle de compétitivité dédié à la recherche, alors qu’il est annoncé que sous 10 ans, l’Ile-de-France ne pourrait ne plus être autosuffisante.

Ce projet du Grand Paris ne répond donc à aucun des enjeux majeurs de notre région, ceux de se loger, se transporter, travailler, avec une agriculture de proximité.

Il reste à construire un type de développement qui penserait une articulation nouvelle emplois/habitation/agriculture-alimentation.

Parce qu’il concerne les enjeux de l’Ile-de-France, région capitale, il concerne aussi le devenir de notre pays et touche à la conception que l’on a de l’organisation de l’Europe et du monde.

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