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Intervention du 13 janvier au meeting de soutien au peuple tunisien

Par / 13 janvier 2011

Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid - Tunisie a organisé, jeudi 13 janvier à 18h30, un meeting à la Bourse du travail salle Eugène Varlin, 3 rue du Château d’Eau.
Michel Billout, membre de la commission des affaires étrangères au Senat, y est intervenu au nom du parti communiste français.

"Chers amis, chers camarades

Au nom du Parti communiste français, je veux ce soir affirmer notre total soutien à nos amis Tunisiens. Je veux également leur faire part de notre indignation et de notre profonde tristesse alors que plusieurs dizaines d’entre eux ont été assassinés sur ordre d’un régime policier inique.

Le peuple tunisien n’a que trop souffert. Il exige aujourd’hui tout simplement de pouvoir vivre dans la dignité, dans la liberté.
Ici, ce soir, nous disons notre confiance dans ce mouvement de libération sociale.

Ce mouvement est exemplaire et se fonde sur un contenu éminemment politique.

La colère fait aujourd’hui place à la crainte de ce régime dictatorial et corrompu qui n’a offert que chômage, vie chère et inégalités sociales inouïes à la jeunesse de son pays. Qui peut le regretter ?

Face aux revendications sociales, ce pouvoir autoritaire, corrompu, est prêt à toutes les violences pour se maintenir, lui qui n’hésite pas à faire tirer sur la foule.

Mais toutes les professions, tous les corps de la société tunisienne prennent part aux manifestations populaires. C’est une chance historique de voir la Tunisie sortir de son carcan.

Aussi, pour ne pas faire retomber ces espérances légitimes le gouvernement de la France doit assumer toutes ses responsabilités.
Jusqu’alors, le silence de Nicolas Sarkozy raisonne comme un abandon de tous ceux qui défendent la liberté et le progrès social.
Pire encore, les propos tenus mardi à l’Assemblée nationale par Madame Alliot-Marie qui propose le « savoir-faire » français aux forces de l’ordre tunisiennes pour « régler des situations sécuritaires de ce type » déshonorent notre pays.

La France, qui s’émeut de la situation politique dans d’autres pays africains, doit exiger que cesse immédiatement la répression et que soient libérés tous les manifestants et les prisonniers politiques.

Ces événements constituent un avertissement pour la France et l’Union européenne dans leurs politiques de coopération avec les pays du Sud. L’accord d’association entre l’Union européenne et la Tunisie, signé en 1995, a permis l’établissement d’une zone de libre échange et établi des règles de libre circulation des marchandises et des capitaux. Cette conception ultralibérale de la coopération avec les pays du sud ne sert que les multinationales qui viennent dépouiller les peuples et leurs nations de leurs richesses.

Cet accord d’association prévoit, dans son article 2, le respect des « principes démocratiques et des droits de l’Homme ».
Puisqu’il est évident que le pouvoir tunisien, qui bafoue les droits humains et les règles élémentaires d’un État de droit contrevient à ces clauses conventionnelles, l’accord d’association doit être suspendu.
Dans ce contexte, il nous paraît également inacceptable de poursuivre les négociations entre l’Union européenne et la Tunisie en vue de lui attribuer un « statut avancé ».

Depuis de nombreuses années, le PCF dénonce les atteintes aux Droits de l’Homme perpétrées par Ben Ali avec le silence complice de la France.
Déjà en 2007, le PCF dénonçait la surveillance et les filatures continuelles mises en place par les autorités tunisiennes envers certains responsables politiques de l’opposition.

En 2008, le PCF condamnait la répression brutale des autorités tunisiennes contre les révoltes populaires qui secouaient le bassin minier de Gafsa et sa région depuis de nombreux mois.

Le PCF a dénoncé à de nombreuses reprises le sort réservé aux journalistes qui sont régulièrement emprisonnés et qui fond l’objet de procès manipulés.
Le Parti communiste a également dénoncé l’attitude de Sarkozy immédiatement après que ce dernier ait téléphoné à Ben Ali pour le féliciter de sa réélection. Le PCF n’a cessé de dire que cette élection n’en était pas une, que la loi électorale avait été instrumentalisée pour procéder à un choix préalable des candidats ayant le droit de se présenter.

Aujourd’hui le PCF est plus que jamais du côté de celles et ceux qui souffrent et se battent.

Le mouvement social en Tunisie s’étend de jour en jour de ville en ville. Hier, l’armée faisait son entrée dans Tunis, la capitale.
Le pouvoir, par sa violence, montre son inquiétude quant à un mouvement qui, s’il était victorieux, ouvrirait la voie démocratique à la Tunisie et aux pays voisins.

Aussi, ce soir, devant vous, je veux dire aux Tunisiens, que le Parti communiste français soutient leur volonté d’émancipation et agira de façon déterminée avec toutes les forces démocratiques pour que les espoirs populaires qui se sont levés ne soient pas déçus."

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