Eric Bocquet

Est-ce bien vous qui gouvernez ?

Ma question s’adresse à Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances.
Un petit retour sur l’histoire de ce pays, si vous le voulez bien Monsieur le Ministre, le 28 octobre 1966 se tenait une conférence de presse du général De Gaulle, alors Président de la République. Interrogé par un journaliste sur la chute de la bourse en cette fin d’année 66, le Président eut cette réponse devenue (…)

Dette : allez chercher du côté des recettes !

Il était une fois le grand méchant loup de la dette publique. Les discours anxiogènes redoublent d’intensité dans la dernière période, la préparation du budget 2025 va être très tendue. À l’évidence les gouvernements successifs ne cherchent pas à faire réfléchir la population mais à lui faire peur.
Le dernier budget équilibré de notre pays date de 50 ans exactement, c’était en 1974. (…)

Cabinets de conseil : la transparence ne peut pas attendre

Il aura fallu une nouvelle fois l’engagement conjoint des Républicains et de notre groupe pour que cette proposition de loi soit inscrite à l’ordre du jour sur une semaine sénatoriale. Depuis que les communistes, ici, au Sénat, ont fait œuvre utile en révélant, par une commission d’enquête un « phénomène tentaculaire » pour qualifier le recours aux cabinets de conseil privés dans les (…)

L’enfer des riches

C’était sur le plateau de « C ce soir » le 17 avril dernier, l’avocat Charles Consigny, soutien de la candidate Valérie Pécresse à l’élection présidentielle de 2022, déclarait pendant l’émission : « C’est très difficile de gagner de l’argent en France. Il appartient d’abord à l’Etat qui, dès qu’on s’emmerde à gagner un euro, nous en prend 70 centimes ». Retour sur ce cliché entretenu par les (…)

Ça ne pouvait pas plus mal tomber

Au moment où le débat repart en France sur la taxation des plus riches, le magazine « Forbes » vient de publier le classement des milliardaires. Et sur la première marche du podium, on retrouve notre Bernard national, Arnault de son nom de famille.
Issu d’une famille aisée, il a en près de quatre décennies transformé des millions en centaines de milliards. Pour la deuxième année consécutive, (…)

Panique à bord

Ça va mal du côté des finances publiques : le gouvernement est réellement aux abois ces jours-ci. Cela fait à peine 3 mois que le budget 2024 a été voté (enfin « voté », à l’aide du 49-3 !), déjà Bruno Le Maire, Ministre du « Mozart de la finance », un certain Président de la République, nous annonce que la note va être très salée.
Le déficit sera plus important que prévu, les 10 milliards (…)

Et pour 13 000 milliards de dollars

Le gouvernement avait déjà l’ambition de réduire la dépense publique de 16 milliards avec le PLF 2024, des décrets d’urgence viennent de tomber avec un rabot de 10 milliards. M. Le Maire nous dit que le plus dur est devant nous et cette fois-ci la Cour des Comptes évalue à 50 milliards d’euros les économies à réaliser sur la période 2025/2027. N’en jetez plus, la cour est pleine.
Comme (…)

Jersey a la banane

Lors du débat budgétaire, il y eut une discussion sur le « prix de transfert ». C’est une notion technique un peu complexe que j’ai tenté d’expliquer lors de la séance à propos d’un amendement.
Cette pratique des prix de transfert est courante au sein des grands groupes internationaux. Ceux-ci disposent de nombreuses filiales et notamment très souvent dans les paradis fiscaux, ces (…)

Une nouvelle République

Nous sortons aujourd’hui de l’examen de la première partie du budget 2024, ce sont ainsi 2 259 amendements qui ont été examinés dans l’hémicycle depuis vendredi dernier.
Ce que l’on appelle première partie dans la loi de finances, c’est tout ce qui a trait aux recettes, les impôts et les taxes. Il y a un mot en particulier qui est revenu régulièrement dans la bouche du Ministre des comptes (…)

Le capitalisme de la banane

Je vais essayer d’expliquer en quelques secondes ce que sont les prix de transfer. Est-ce que vous savez quel est le premier distributeur de bananes en Europe ? Et bien c’est Jersey.
Par quel artifice c’est possible ? Parce que le groupe irlandais, le grand négociant de fruits qui s’appelle Fives, a domicilié une entreprise qui est une stricte boîte aux lettres installée à Jerseyen pleine (…)