Au cours d’une amicale réception, Nicole Borvo Cohen-Seat s’est félicitée du résultat encourageant obtenu par les listes du Front de gauche lors des élections européennes, en notant que les trois élus du groupe CRC-SPG qui étaient candidats ont tous réalisé de bons scores. Jean-Luc Mélenchon est donc élu dans la circonscription du Sud-Ouest avec 8,15 % des voix ; Marie-Agnes Labarre lui succède au Sénat. Agée de 64 ans, membre du Parti de gauche, cette micro-biologiste a été maire de Vert-le-Petit dans l’Essonne. Dans la Centre, même si elle n’est pas élue, Marie-France Beaufils réunit 8,07 % des suffrages. Et dans la circonscription du Sud-Est, où Annie David figurait sur la liste, Marie-Christine Vergiat est élue avec 5,90 %. Le score national obtenu par le Front de gauche est au total de 6,47 % (6,17 % en métropole), un résultat en progression de 0,6 point par rapport aux élections européennes de 2004. Il dispose de cinq élus au parlement européen : les deux précédemment cités auxquels s’ajoutent Jacky Hénin, élu dans la circonscription du Nord-Ouest ; Patrick Le Hyaric, élu en Île-de-France ; et Elie Hoareau est élu dans les DOM. Si elle est certes arrivée en tête avec un peu moins de 28 % des voix, l’UMP n’a pas vraiment de raison de déboucher le champagne. C’est l’analyse faite par Marie-France Beaufils, laquelle a interpelé François Fillon à ce propos lors d’une séance de questions d’actualité dès le 11 juin. « C’est un succès qui s’apparente à un mirage. 28% des exprimés, ce sont 10,4% des inscrits et les 60% d’abstention marquent ni un désoeuvrement ni de la négligence, mais bien, pour nombre d’électeurs, un rejet d’un certain type de construction européenne : l’Europe libérale, l’Europe de l’argent. Vous n’avez pas voulu affronter les débats, car vous savez que la politique libérale qui sévit en Europe et dans le monde et que vous voulez poursuivre est à l’origine de la plus grande crise depuis 1929, et les conséquences sociales en sont dramatiques. M. le Premier Ministre, l’heure est à la rupture pour sortir de la crise. C’est d’ailleurs ce que vous ont exprimé les électeurs déjà en 2005. M. le Premier Ministre, allez-vous renoncer à l’intensification des réformes visant à faciliter les ajustements du marché du travail et à renforcer la concurrence dans le secteur des services , comme le recommande le Conseil européen du 28 avril 2009 ? Poursuivre des réformes et moderniser pour vous, est-ce cela ? Détruire et déréguler ce qui marche pour donner un nouveau marché en pâture au privé ? » Réponse de François Fillon : le gouvernement maintient le cap... A la veille du scrutin européen, le Sénat a par ailleurs débattu de la politique sociale européenne dans le cadre d’une question orale déposée par le socialiste Richard Yung. A cette occasion, Michel Billout a rappelé que l’Europe sociale était totalement incompatible avec le traité de Lisbonne, ce qui, au vu des résultats, semble aussi être une évidence pour une partie des électeurs du PS. « Nous militons, a plaidé le sénateur de Seine-et-Marne, pour un changement radical d’orientation des politiques européennes grâce à un nouveau traité européen fondateur, dont les maîtres mots ne seraient pas “concurrence libre et non faussée”, mais “coopération et harmonisation sociale et fiscale”. Troquons cette Europe des marchés pour une Europe des peuples. Allons au-delà de la nécessaire mobilité des travailleurs préconisée par le rapporteur : mettons au service de l’emploi tous les instruments disponibles. La promotion des capacités humaines par la formation, l’éducation, la santé, la culture, la recherche et le logement, avec des salaires, des conditions de travail et des retraites dignes, doit devenir un objectif fondamental de l’Union. »
Après les élections, la droite garde le même cap
Publié le 1er juin 2009
à 11:02
Mise à jour le 1er avril 2015