Avec les clients, les personnels, les associations locales, les collectivités territoriales compteront au rang des grandes victimes de la fusion entre la Caisse d’Epargne et le groupe Banques populaires estiment les élus du groupe CRC-SPG. Cette fusion, votée par la majorité UMP et centriste du Sénat le 9 juin, va en effet se traduire par une nouvelle contraction des crédits accordés à ces collectivités, alors qu’elles rencontrent déjà beaucoup de difficultés pour emprunter... Explication : menée au pas de charge, la fusion entre les deux groupes débouchera sur la création d’une nouvelle entité bancaire dont les comptes sont d’ores et déjà dans le rouge ! Une performance que l’on doit à Natixis, cette flamboyante banque d’affaires, filiale de la Caisse d’Epargne et des Banques populaires, qui a accumulé des pertes colossales, la bagatelle de 3,5 milliards d’euros, en spéculant sur des produits financiers pourris tels que les subprimes. Une dette qui avec ce mariage se transforme en dote tout aussi pourrie... Pour compenser les pertes prévisibles de la nouvelle banque, l’Etat, expliquent les sénateurs communistes, « s’apprête à assécher les ressources du Livret A, comme les financements jusqu’ici consacrés par les Caisses d’épargne et les Banques populaires en direction des collectivités locales, du développement local et des associations de terrain et de quartier. Demain, pour payer l’aventurisme des opérations financières passées, les élus locaux n’auront plus les moyens financiers, peu onéreux et pertinents, collectés au plus près des territoires et retournant vers les territoires, pour mener à bien politiques locales, investissements utiles, aménagement du territoire ». C’est pourquoi les élus du groupe CRC-SPG ont lancé
« une adresse aux élus locaux », alors que beaucoup d’entre eux sont sociétaires ou administrateurs d’une caisse locale d’épargne, ou bien participent aux activités des banques régionales des Banques populaires, les alertant sur les conséquences de cette fusion et les invitant à la dénoncer.
« Le développement local et les politiques de terrain ne doivent pas faire les frais des mésaventures financières, indiquent-ils. L’Etat doit prendre ses responsabilités et garantir la préservation de la gestion décentralisée et paritaire des Caisses d’épargne et des Banques populaires. » Ce à quoi il tourne manifestement le dos. Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi le gouvernement n’a pas pris la peine de consulter les élus locaux sur ce dossier...
Les collectivités locales ont tout à perdre de la fusion entre les Caisses d’Epargne et le groupe Banques populaires
Publié le 1er juin 2009
à 11:04
Mise à jour le 1er avril 2015
Financements et crédits en baisse : les sénateurs du groupe CRC-SPG se sont adressés aux élus locaux pour les alerter des conséquences
désastreuses de cette opération, approuvée par la majorité sénatoriale le 9 juin dernier.