Austérité

Publié le 1er juin 2010 à 10:52 Mise à jour le 8 avril 2015

Les lois de finances rectificatives se suivent et se ressemblent. Dans une fuite en avant effrénée, les Etats de l’Union
européenne adoptent plan sur plan pour s’adapter à la crise financière et à l’offensive spé- culative des marchés. Aussitôt, l’aide en faveur de la Grèce décidée, les spéculateurs sont repar- tis de plus belle, obligeant l’Union européenne à constituer un fonds de garantie de 750 milliards d’euros pour aider tous les pays européens en difficulté. Trois critiques majeures peuvent être faites : l’inefficacité, l’injustice de ces plans et l’impunité. Inefficacité, car les banques et donc le marché jouent le rôle de pompier pyromane : elles allument les incen- dies budgétaires et sont appelées au secours pour prêter de l’argent aux Etats. Injustice : bien entendu, ces aides sont accordées en échange de sacrifices. Qui en sont les victimes ? Les riches et responsables ? Non, le peuple, les salariés, retraités, chômeurs ou usagers des services publics. Baisse des salaires dans la fonc- tion publique d’abord, puis bien sûr, dans le privé, dans la foulée, baisse des pensions, recul de l’âge de départ à la retraite et privatisations, gel des dotations aux collectivités sont à l’ordre du jour. Un symbole en France : Nicolas Sarkozy refuse toute modification du bouclier fiscal, mais annonce la suppression de la prime de 150 euros accordée aux trois millions de foyers les plus modestes. Impunité, car jamais, il n’est décidé, et a priori évoqué de sanctionner les spéculateurs, les responsables des banques qui ont, par exemple, mis à genoux la Grèce. Les plans concoctés par l’Europe et le FMI sont de véritables baisers de la mort. Ils parlent solidarité, mais ils sèment les inégalités, le désarroi et la paupérisation de couches entières de la population. Le capitalisme, mis en cause, tente son va-tout. Il n’abdique pas et tente d’utiliser son propre déséquilibre pour imposer une terrible austérité aux peuples et renforcer ainsi le pouvoir des marchés et de l’élite financière. Le groupe CRC-SPG est le seul groupe sénatorial à rejeter cette véritable injustice au profit de ceux-là mêmes qui sont la cause de tous les maux. Il saura rappeler au cours des débats à venir et notamment celui des retraites, qu’une voie nouvelle s’impose : une nouvelle réparti- tion des richesses, et l’émancipation des peuples vis-à-vis du marché capitaliste.

Marie-France Beaufils

Ancienne sénatrice d’Indre-et-Loire
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