Alors que la LOPPSi 2 a été adoptée le 16 février dernier en première lecture à l’Assemblée nationale, le Sénat ne l’examinera qu’à l’automne prochain. Ce texte est un véritable « fourretout » de mesures aussi répressives les unes que les autres et certaines d’entre elles, suite à des faits divers, ont fait l’objet de propositions de loi issues d’élus uMP commandées par le gouvernement et déjà adoptées par le Parlement (ex : loi sur les violences en groupe). Ce report illustre également les effets de la RGPP qui se traduit par une impossibilité de financer les mesures annoncées. Conséquence :nicolasSarkozy a beau nommer son ami Lambert, ancien patron du RAiD et des CRS, au poste de Préfet delà SeineSaint-Denis,celui-ci, sans moyen supplémentaire, n’est visiblement pas plus efficace que ses prédécesseurs pour répondre aux problèmes d’insécurité voire de violence qui se produisent dans ce département. Chacun sait y compris les délinquantsqu’en Seine Saint-Denis, il manque 400 fonctionnaires de police, que des villes n’ont toujours pas de commissariat et que les policiers ne disposent pas des moyens matériels nécessaires pour assurer au mieux leurs missions de sécurité publique. Le gel des dépenses publiques annoncé par le Premier ministre ne peut qu’amplifier cette tendance lourde à la réduction du nombre de policiers dans les territoires où, à l’inverse, il serait urgent de les renforcer.La LOPPSi 2 adoptée à l’Assemblée nationale par la majorité gouvernementale s’inscrit dans ce choix politique avec la suppression de 1390 équivalents temps plein travaillés dans la police nationale et de 1354 dans la gendarmerie.Au fond, avec le report de ce texte en septembre, il ne s’agit pas seulement d’un problème de calendrier et d’inflation législative, mais, à l’évidence, d’une manœuvre pour relancer le thème de la sécurité en 2011 à quelques mois de l’élection présidentielle. une fois encore, le thème sécuritaire est utilisé par M. Sarkozy et sa majorité pour occuper et détourner le débat public et parlementaire... Ce sont des coutumiers du fait : une fois de plus, ils « jouent » avec le feu sécuritaire au mépris du droit effectif de tous les citoyens à la sécurité.
Logique sécuritaire
Publié le 1er juin 2010
à 10:58
Mise à jour le 8 avril 2015