Courrier à l’Ambassadeur du Maroc
J’ai été alertée sur l’état de santé très préoccupant de Monsieur Ezedine Eroussi, étudiant, membre de l’UNEM, détenu à Taza à l’issue d’un verdict le condamnant à cinq mois d’emprisonnement pour ses activités politiques et syndicales.
Il m’a été rapporté que des aveux lui avaient été arrachés sous la torture et qu’il continuait de subir coups et menaces.
Pour obtenir sa libération et des conditions de détention décentes pour lui-même et ses codétenus, il a pris une décision difficile, celle d’entamer une grève de la faim. N’étant plus alimenté depuis près de deux mois, il est aujourd’hui très affaibli. Sa vie est en danger et chaque jour compte. Seule sa libération lui permettrait à de retrouver la santé.
Quatre autres étudiants sont incarcérés à la prison de Fez pour des motifs et dans des conditions similaires. Comme Ezedine Eroussi, ils sont, au prix de leur vie, en grève de la faim pour obtenir une amélioration de leurs conditions de détention, la reconnaissance du caractère politique de leur incarcération et la libération de tous les prisonniers politiques.
Je suis pour ma part très attachée à l’exercice des libertés syndicales et politiques, comme à des conditions de détention humaines. C’est ce que défends dans mon propre pays.
Aussi, je vous demande, Monsieur l’Ambassadeur, d’intervenir en urgence auprès des autorités de votre pays pour que ces étudiants soient immédiatement libérés. Ezedine Eroussi ne doit pas mourir.
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