Emmanuelis Makronakis

Emmanuelis Makronakis - Grèce (Friedemann W.-W. - https://flickr.com/photos/e2/)

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

J’ai souhaité revenir à nouveau sur « l’accord » trouvé à Bruxelles le 12 juillet dernier entre les responsables de l’Eurogroupe et le gouvernement d’Alexis Tsipras. Les guillemets s’imposent ici tant ce texte n’est en aucun cas un compromis mais un véritable diktat infligé à la Grèce par cette Europe de la finance ! Ce n’est plus une perte de souveraineté c’est la négation pure et simple d’un Etat indépendant, c’est l’Eurogroupe qui a convoqué le parlement grec et en a fixé l’ordre du jour ! Hallucinant ! Je ne m’y fais toujours pas.

La Vouli, le Parlement d’Athènes fut donc convoquée pour prendre des mesures nouvelles en matière de TVA, de régimes des retraites, de réductions quasi automatiques des dépenses, et pour le 22 juillet, d’autres mesures sont exigées... Tout cela figure mot pour mot dans le texte.

Edifiant de s’y plonger dans le détail, une précision sidérante, en matière de concurrence par exemple, ouverture des magasins le dimanche, périodes de soldes, ouverture des professions fermées essentielles au niveau macroéconomique, ça ne vous rappelle rien ? J’avais l’impression que le Ministre de l’Economie grec s’appelait Emmanuelis Makronakis, un cousin du nôtre.

Les mesures énumérées c’est du Macron puissance 10 avec 3 tonnes de 49-3 ! Bruxelles exige aussi la privatisation de l’opérateur du réseau de distribution d’électricité, je cite toujours le document : « en ce qui concerne la marché du travail, entreprendre une modernisation des négociations collectives de l’action syndicale, des procédures de licenciements collectifs », ça c’est du Ministre du Travail, Franciskis Rebsamoulos ! On exige aussi le renforcement de l’administration publique, ça c’est plutôt pas mal sauf que 4 lignes plus loin on dit : « Le gouvernement grec s’engage à réduire les coûts de l’administration publique grecque ». Allez comprendre...

« Le gouvernement doit consulter les institutions européennes avant de soumettre tout projet à la consultation publique ou au Parlement ». Au cas où l’idée saugrenue d’organiser un référendum leur viendrait à l’esprit… mais vient le moment de vous révéler le clou du « spectacle » : « Les autorités grecques réaffirment leur attachement sans équivoque au respect de leurs obligations financières vis-à-vis de l’ensemble de leurs créanciers, intégralement et en temps voulu ». La messe est dite, l’Europe de la finance est sauvée.

Chers amis grecs, nous sommes avec vous contre cette Europe-là, notre vote NON au Parlement c’est OUI au soutien à votre expérience !

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