La Fête de l’Humanité a-t-elle bien eu lieu ?

La Fête de l'Humanité a-t-elle bien eu lieu ? - Silence médiatique (Jacques Paquier - https://www.flickr.com/people/125671268@N02)

Chronique publiée dans Liberté hebdo.

Curieuse question que celle-ci une semaine après l’événement, elle surprendra évidemment, surtout ceux qui y ont fait un passage, plus de un demi-million de personnes, comptabilisées bien sûr de manière très rigoureuse avec le passage au portique où l’on vous remet un magnifique bracelet, qui ne vous quittera pas du week-end si vous participez aux trois journées, que vous avez même du mal à quitter au retour à la maison...

Mais la question initiale se pose sérieusement pour un auditeur, lecteur ou téléspectateur un peu distrait, j’ai franchement eu du mal personnellement à entendre parler de cette magnifique édition 2015 de la Fête de l’Huma, quand on mobilise des moyens considérables pour tendre les micros aux ambitions personnelles des uns ou des autres... des choix sont faits quelque part...

J’avais emmené cette année trois amis qui n’y avaient jamais mis les pieds et pour qui sans doute bien des clichés et autres poncifs éculés sur la « fête des cocos », ressortis chaque année tels les incontournables marronniers journalistiques, sont tombés.

Une foule immense dans les allées de La Courneuve, sous un déluge c’est vrai, mais une foule bien là, joyeuse, festive, très dense aussi dans les débats, nombreux, multiples, riches, passionnés et passionnants aussi.

Et puis la culture omniprésente dans les expositions, les concerts, un plateau d’artistes extraordinaires qui se transcendent face à la marée humaine qui leur fait face, enthousiaste, confiante et qui touche du doigt la force d’être ensemble pour partager ce grand moment où il y en a pour tous les goûts. Il y a aussi ce village du monde où l’on peut passer du pub irlandais avec sa Guinness au mojito de Cuba en franchissant quelques mètres sous la pluie, sans oublier la première escale chez les « chtis cocos » pour avaler une première bière (tout cela avec grande modération bien sûr) et engloutir, pour l’un d’entre nous affamé, un croque au maroilles, il n’était que 10h40 !

Et quelle fraternité !

Dommage que tous ces moments n’aient pas été présentés au grand public des grands messes médiatiques du dimanche soir, à quelques rares exceptions près...

Cette fête pour la 80ème fois renaît, toujours plus belle, ça bouillonne, rien n’est simple, et il faudra bien un jour donner une forme politique à toutes ces énergies et à toutes ces volontés de ne pas abdiquer. Au pub irlandais c’était « No surrender », à Cuba on aurait pu dire dans la langue de Cervantès « No pasaran ».

Oui la Fête de l’Huma a bien eu lieu, nous avions tous les pieds dans la boue mais la tête dans les étoiles !

A l’année prochaine, plus nombreux encore...

Retour en haut