FVDG

FVDG - Nomination du gouverneur de la Banque de France (Pixabay)

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle version du sigle du Front de Gauche, il s’agit en fait des initiales du nouveau gouverneur de la Banque de France, monsieur François Villeroy de Galhau. Souvenez-vous, la semaine dernière j’évoquai ici même l’audition de ce monsieur par la commission des finances du sénat. J’ai souhaité y revenir « de l’intérieur » afin que chacun comprenne bien les connivences existant entre certains politiques et le monde de la finance. M de Galhau présente le profil type des « cadres » de la société libérale ; Ecole polytechique, ENA, Inspection des finances, Direction du Trésor (l’État dans l’État !), directeur de cabinet de DSK puis passage dans le « privé » ; PDG de Cetelem(filiale de BNP Paribas) enfin directeur de cette même banque de 2011 à 2015.

Pour couper court à toute polémique éventuelle sur le risque de conflit d’intérêts, M de Galhau a pris des engagements, il ne percevra plus aucune rémunération différée de la BNP Paribas, il ne détiendra plus aucune action de son ancienne banque, par contre la presse a précisé qu’il ne pourrait pas céder immédiatement les actions de performance, pour des raisons légales avant mars 2016, je rappelai cet élément lors de l’audition, aucun commentaire n’y fut apporté par l’intéressé. Enfin, il a déclaré s’engager à ne participer à aucune décision individuelle concernant la BNP... dans un délai de deux années, j’aurai proposé pour ma part définitivement...

Lors de l’audition je me suis permis d’évoquer le récent procès de François Pérol, l’ancien conseiller de Sarkozy, dans le dossier de la BPCE, non pas pour faire un parallèle, mais pour citer les commentaires du Tribunal correctionnel sur l’affaire après la relaxe de M Pérol, le Tribunal a souligné »... cette singulière porosité entre secteur privé et secteur public... cette apparente familiarité donne l’impression d’une connivence pour des affaires privées, particulièrement regrettable au titre du respect dû aux institutions de la République... »

M De Galhau votre candidature a été proposée par un homme qui a dit un jour ceci :"... mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, il n’a pas de visage, pas de parti, cet adversaire c’est le monde la finance... il a pris le contrôle de nos vies... »Cet homme était à l’époque le défenseur d’une République exemplaire.

Mais M de Galhau, j’ai été rassuré par vos propos lorsque vous avez dit « la fibre du service public est profonde en moi, je veux continuer à servir mon pays comme j’ai pu le faire au sein de la BNP Paribas... »

Le résultat du vote des sénateurs à bulletin secret a donné ceci : 25 pour, 5 contre, 2 blancs. L’Assemblée nationale a validé elle aussi...

(La vidéo de l’audition est disponible sur le site du Sénat)

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