En attente de solutions pérennes pour ces travailleurs

Article publié dans le Travailleur Alpin.

Un jeune couple de saisonniers est mort fin janvier intoxiqué par le chauffage du camion dans lequel ils vivaient près de Chamonix. Ils avaient une vingtaine d’année et étaient venus « faire » la saison d’hiver.

Deux ans auparavant, c’est à la Clusaz qu’un jeune couple avait trouvé la mort dans l’incendie de son véhicule. Un drame que nous avions espéré ne pas voir se reproduire et qui remet en lumière les conditions de travail et de vie des saisonniers : contrat de travail précaire, conditions de vie précaires, peu ou pas de couverture santé, peu ou pas de droits sociaux.

Les saisonniers sont pourtant plus de 2 millions dont un bon nombre exerce cette activité de nombreuses années. 2 millions de salarié-e-s qui contribuent grandement à l’économie et au développement des territoires, que ce soit pour l’accueil et le service auprès des vacanciers, la cueillette, l’artisanat, l’industrie agroalimentaire ou le BTP. Des salarié-e-s qui contrairement à l’image d’Epinal ne font pas souvent le choix de la saisonnalité ni de l’itinérance, ne sont pas forcément jeunes, ont aussi des familles, des enfants…

Et quand bien même il s’agirait d’un choix de vie, ce n’est pas celui de la précarité ni de l’insécurité, d’autant que de solutions pérennes adaptées à la saisonnalité sont possible, tant en matière de logement, de protection que de droits sociaux. Des mesures que je soutiens, issues des différents rapports successifs, dont le premier est celui d’Anicet Le Pors validé par le conseil national de la montagne en 2000. Elles n’attendent qu’une volonté politique pour être mises en oeuvre. Un groupe de travail interministériel a été mis en place après le colloque que j’avais organisé l’an dernier au Sénat mais il tarde à concrétiser ses réflexions.

Dans ses priorités il y a bien sûr le logement, y compris pour les saisonniers qui logent « en camion » et il y a la sécurisation des parcours professionnels par la reconduction automatique du contrat de travail d’une saison à l’autre. Il y a également la prime de précarité, à laquelle les saisonniers n’ont toujours pas droit, ou encore l’application de « l’activité partielle » fréquemment appliquée dans l’industrie pour pallier la baisse d’activité et assurer par une aide de l’Etat un revenu minimum aux salarié-e-s de l’entreprise. Car lors d’une saison comme celle de cette année, en raison du manque de neige, de nombreux saisonniers attendent toujours leur contrat de travail.

Et il n’est pas acceptable que les saisonniers subissent la baisse d’activité liée aux aléas climatiques dans un secteur en progression financière constante.

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