Des actes pour Calais, M. le Président !

Monsieur le Président de la République

Je ne doute pas que la situation de la crise migratoire à Calais tiendra une place de choix dans les discussions que vous aurez avec M. David Cameron à l’occasion du 34ème sommet Franco-Britannique d’Amiens.

La politique conjointement décidée par la France et la Grande-Bretagne a visé à rendre notre frontière commune toujours plus sécurisée et donc étanche aux migrations clandestines. Cette situation se traduit par une crise humanitaire de Calais à Grande Synthe, comme notre pays n’en a pas connu depuis des décennies.

Si la sécurisation des frontières me semble normale, il me semble que nos deux pays s’honoreraient en appliquant les règles de Dublin III, permettant le passage en Grande-Bretagne des enfants qui ont de la famille dans ce pays. Ce sont plusieurs centaines de mineurs, souvent isolés, qui sont ainsi en danger dans les jungles de Calais et Sangatte. Mme Geneviève Avenard, Défenseure des Enfants, évoque 326 mineurs isolés dont 90 qui pourraient bénéficier immédiatement du dispositif de regroupement familial.

Selon Amnesty International, « en 2015, la France a demandé au Royaume-Uni d’accueillir un total de quatre demandeurs d’asile ayant de la famille dans ce pays, et une personne seulement a finalement vu son dossier accepté et a été transférée ».

La Grande-Bretagne doit prendre sa part dans le traitement humain de la crise migratoire, et pas seulement financière via la sécurisation de la frontière.

Le passage en Grande-Bretagne des mineurs isolés serait ainsi un premier pas vers une autre approche de la gestion des flux migratoires. Elle permettrait aux villes de Calais et de Grande-Synthe d’envisager l’avenir de la gestion de la frontière de façon plus sereine.

En espérant, Monsieur le Président de la République, qu’il vous sera possible d’œuvrer en ce sens, veuillez agréer l’expression de ma haute considération.

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