Activité du pôle psychiatrique du centre hospitalier de Vienne

Activité du pôle psychiatrique du centre hospitalier de Vienne - Demande de rendez-vous - je souhaite accompagner les délégués syndicaux (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

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Madame Marisol TOURAINE, Ministre des affaires sociales et de la santé

Madame la Ministre,

Une note de cadrage de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes envisage le transfert au 1er juillet 2016 de l’activité du pôle psychiatrique du Centre Hospitalier de Vienne et de son budget au Centre Psychothérapique Nord Dauphiné (CPND), établissement privé non lucratif, situé à Bourgoin-Jallieu, alors que dans le SROSS, rien n’est dit à ce sujet.

En outre, à l’occasion de ce transfert, les Centres Médico-Psychologiques pour Adultes de Vienne doivent fusionner et celui de Saint-Jean de Bournay sera fermé ; l’avenir de l’activité Pédopsychiatrique n’est semble-t-il pas encore défini.

J’ai été alertée pas les représentants CGT du personnel qui s’inquiètent d’une telle décision qui fragilise l’offre de santé publique et signifie à terme l’éloignement de patients pourtant fragiles des lieux de soins et de consultations et laisse les personnels dans l’incertitude quant à leur statut et à leur emploi.

Je partage leurs inquiétudes et je m’interroge sur la pertinence de cette réorganisation, d’autant que la gestion par le CPND de Bourgoin-Jallieu éloigné des secteurs 14 et 15 de Vienne sera complexe, sans nul doute au détriment des patients et des personnels.

De plus, la velléité d’extension et de diversification des activités du CPND n’est pas de nature à me rassurer et l’argument d’une plus grande attractivité du CPND pour le recrutement de médecins ne me parait pas non plus justifié ; la difficulté de recrutement, certes réelle, semble plus vraisemblablement découler du déficit de médecins au niveau national que du fait que le CHU de Vienne polyvalent serait moins attractif qu’un établissement uniquement dédié à la psychiatrie. Le nombre de médecins du CPND n’y est d’ailleurs pas plus important puisque sur 5 postes, 3 sont occupés par des médecins psychiatres, 2 par des médecins en formation pour obtenir une spécialisation qui ne postulent pas une fois la spécialisation acquise.

D’autre part le pôle psychiatrique de Vienne répond à la demande de soins du territoire, toutes ses structures fonctionnent, bien qu’il soit plutôt faiblement doté. Pourtant, le CPND projette de réduire le nombre de lits d’hospitalisation au profit de bureaux, et de développer l’ambulatoire.

Cette alternative à l’hospitalisation dans le cadre de la psychiatrie m’interroge car il s’agit de patients fragiles pour lesquels il n’existe pas d’autres structures adaptées, en réduire les capacités d’accueil est plus que contestable.

Pour ce qui concerne la pédopsychiatrie, les délais d’attente sont aujourd’hui de 6 mois, ce qui me semble un délai extrêmement important pour les jeunes patients et pour leurs familles. Sachant que le CPND ne possède pas cette spécialité, qu’adviendra t-il de cette unité, devrait-elle seule rester rattachée au CH de Vienne en l’attente d’un hypothétique projet du CPND ?

Je suis, comme vous le savez, fondamentalement attachée à la gestion publique de la santé et opposée à toute forme de privatisation. Ce transfert ne présente aucun intérêt ni en matière de soins, ni pour les patients, ni pour les personnels et n’aurait d’autres conséquences que de réduire l’accès aux soins, en supprimant progressivement les différentes structures du pôle psychiatrique public.

Les délégués CGT du personnel ont sollicité un rendez-vous auprès de votre ministère afin de vous faire part de leurs inquiétudes et de leurs propositions. Je ne doute pas que vous veillerez à donner une suite favorable à cette demande de rendez-vous que je souhaite pouvoir accompagner.

Je vous en remercie et vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma considération.

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