Beau mois de juillet...

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Ce que j’aime particulièrement chaque année, c’est le mois de juillet, comme la plupart d’entre vous, j’imagine. Plusieurs raisons à cela, le beau temps (en principe), les congés démarrés ou à l’approche, le Tour de France, les soirées à la fraîche, bref un farniente bien apprécié grâce à des preneurs d’otages qui en 1936 ont décidé de gagner quelques moments de bonheur en occupant les usines. Incontestablement, ils ont fait avancer l’histoire sociale de ce pays !

Mais la raison principale qui me fait aimer le mois de juillet, c’est la parution chaque année dans cette période estivale du numéro spécial du magazine « Challenges » consacré au palmarès des 500 premières fortunes de France. On y retrouve des visages et des noms familiers, Bettencourt, Bolloré, Dassault, Mulliez... Et puis on y fait le point de la situation. Pour 2016 une escapade à Saint-Barth (Saint-Barthélemy) pour les non-initiés, où l’on apprend que Roman Abramovic, le milliardaire propriétaire du club de Chelsea aime à se promener seul dans la rue sans garde du corps. On y fait un détour par les grands châteaux du Bordelais sur lesquels les grandes fortunes se sont ruées ces dernières années, il devient en effet de plus en plus difficile de trouver des placements sans risques de nos jours. C’est terrible, vous savez... gérer une fortune...

Un jeune économiste de Berkeley en Californie, Gabriel Zucman, explique clairement dans une interview dans ce numéro que les riches fraudent plus que les autres. La richesse détenue par les personnes physiques atteint le chiffre de 8 635 milliards de dollars (7 865 milliards d’euros) en progression de 41 % entre 2011 et 2014. Mais il y a un mais quand même, tout n’est pas rose de ce côté de la planète fric, il n’y a pas de démocratisation de l’évasion fiscale, jugez-vous même.

Pour les patrimoines supérieurs à 50 millions de dollars la probabilité d’utilisation des centres offshore est de 70 %, entre 15 et 50 millions elle n’est que de 30 % et enfin entre 10 et 15 millions elle tombe à 18 %. Il y a donc encore du travail et des améliorations à apporter par les banques, avocats fiscalistes, professionnels du chiffre et paradis fiscaux de par le monde. L’avenir peut encore être radieux pour les « SDF », comprenez les « Sans domicile fisc » si le politique ne décide pas de s’attaquer radicalement à ce scandale de notre siècle. Mais quand même la lecture de ce numéro spécial vous met du baume au cœur en vous démontrant qu’une certaine France va bien, comme une vague impression que l’horizon bouché aujourd’hui pourrait se dégager si demain...

On ne peut conclure ce billet sans avoir une pensée pour les victimes de la barbarie de Nice le 14 juillet dernier, du recueillement, pas de polémique indigne...

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