Entre coup d’État militaire et contre- « coup d’État civil », la Turquie s’enfonce dans une terrible impasse.

En l’espace de trois mois, la Turquie s’est enfoncée dans une présidentialisation à outrance dont le point d’orgue fut la violente réplique du pouvoir après le coup d’État avorté de juillet, mis sur le compte de Fethullah Gülen. Depuis, une purge sans précédent a été menée dans la presse, l’armée, l’administration et dans tous les secteurs de la vie du pays. Quelque 60 000 personnes ont été limogées et 13 419 autres mises en « détention préventive ». Mais cette purge ne touche pas seulement les pro-Gülen. Un autre coup d’État, réussi celui-ci, a eu lieu en mai dans ce pays. Comment appeler autrement la loi sur la levée de l’immunité parlementaire qui visait essentiellement les députés du HDP ?

Aujourd’hui, 53 d’entre eux sont sous le coup d’une suspension de leur mandat. Il y a un peu plus d’un mois, un décret du ministère de l’Intérieur a élargi cette chasse aux sorcières aux maires de ce parti. Plus de la moitié d’entre eux, sur les 103 localités gagnées par le HDP ont été destitués ou arrêtés par la police d’Erdogan. Sans que personne ne bouge sur le sujet en Europe ou ailleurs !

Dimanche 11 septembre, la voix des Kurdes et de leurs députés se fera entendre sur la fête de l’humanité. ... Donnons lui un maximum d’écho !