30 millions d’euros au détriment des personnes handicapées

Depuis les attentats de 2015 et ceux de Nice, chacune et chacun se sent, à juste titre, concerné-e-s par les questions de sécurité. Mais la politique sécuritaire ne doit pas se faire aux dépens des missions de service public et du principe d’égalité.

C’est pourtant ce choix qu’a fait Madame la Ministre, Najat Vallaud-Belkacem, devant la conférence des Présidents d’Université, le 31 août dernier. Sa promesse de dégager 30 millions d’euros est un tour de passe- passe lourd de conséquences. En réalité, cette heureuse manne est prélevée sur la réserve du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

Ce choix est l’illustration de la politique austéritaire du gouvernement qui plonge tous les services publics dans une situation de crise. C’est aussi la démonstration que, malgré de belles déclarations, il n’accorde que peu d’intérêt aux conditions de vie et de travail des personnes en situation de handicap. La sécurité des étudiant-e-s, aussi importante soit-elle, le serait-elle plus que l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ? Le choix d’engager des vigiles alors que nos universités manquent cruellement d’enseignants et de personnels administratifs est-il des plus pertinents ?

Nous ne pouvons que dénoncer de telles pratiques qui cherchent à masquer les manques structurels de financement dans l’enseignement supérieur.

C’est pourquoi nous demandons, en tant que parlementaires, le déblocage réel de nouveaux fonds pour répondre aux contraintes de sécurité imposées aux universités, un plan d’urgence pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche et des moyens ambitieux pour l’insertion des personnes en situation de handicap, qui connaissent des taux d’activité deux fois plus faibles que ceux de l’ensemble de la population.

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