Pastis, merguez…

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Quel objet incroyable que cette fête de l’Humanité ! Chaque année elle renaît, on finit par se demander comment c’est possible.

La fête, des centaines de milliers de visiteurs, divers, de toutes les générations, de toutes les couleurs, de toutes les nationalités, de toutes les sensibilités. La fête, un accélérateur de particules d’espoir et d’avenir dans toutes les allées, dans tous les stands. Oui on s’étonne toujours, cette ville éphémère où on peut tout faire, tout entendre, tout dire. Impressionné aussi de voir ces milliers de visiteurs au Village du livre, ces milliers de livres achetés, non la lecture n’est pas morte, oui l’intelligence à de l’avenir.

Alors, parfois, on voudrait limiter la fête de l’Huma au pastis merguez, il y en a, mais pas que, et c’est un détail.

Au loin les échos des concerts, sur la grande scène, Souchon qui nous rappelle une vérité de notre société : « On nous fait croire que le bonheur c’est d’avoir de l’avoir plein les armoires… Foule sentimentale, on a soif d’idéal… On nous inflige des désirs qui nous affligent… attiré par les étoiles ». Oui vous avez raison monsieur Souchon, toujours jeune comme votre copain Voulzy, à semer l’espoir, à dire la vérité, à faire rêver… à espérer.

Oui cette ville éphémère à un nom bien inscrit dans les têtes : Alternaville, l’autre monde existe et l’argent pour le construire existe. On en a trouvé Alain et moi dans nos pérégrinations livresques notamment… le capital, le libéralisme ont des armes redoutables, ils sont puissants, soucieux essentiellement de leurs intérêts financiers.

Oui le monde doute, peut glisser vers la peur, la prostration, l’inaction, la résignation et l’abandon. Oui la fête de l’Humanité fait du bien à tout le monde, regonfle les troupes de l’alternative, oui tout est compliqué, confus, mais oui il y a aussi l’intelligence des humains qu’ils s’emploient à confiner dans l’ignorance et l’abrutissement. Rien n’est jamais définitif.

Merci à la fête de l’Humanité, merci à ces milliers de camarades, de bénévoles, de volontés de reconstruire chaque mois de septembre la belle cité d’Alternaville, le cœur battant de la gauche réelle.

Mojito, Muscadet, bière… avec modération, pastis, merguez, on peut aussi !

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