La turbo finance
Chronique parue dans Liberté Hebdo.
À l’occasion des journées parlementaires des élus communistes tenues cette année sur l’ancien site minier de Wallers-Arenberg devenu le siège de la Communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, eut lieu un débat sur la finance, en présence de trois « spécialistes » de la finance internationale.
Voici quelques fragments des propos passionnants tenus par nos trois intervenants du jour.
Chaque jour, sur l’ensemble des échanges mondiaux, il n’y a que 25 % de transactions financières régulées, mais elles représentent 10 000 milliards de dollars. Dans les 75 %, la seconde activité mondiale est la drogue et par suite celle du blanchiment de cet argent sale.
De nombreux observateurs parlent de la possibilité d’une nouvelle crise financière mondiale, analogue à celle de 2008, le problème serait qu’aujourd’hui les États ne seraient plus en capacité de renflouer le système bancaire, il se pourrait donc que ce soit l’épargnant qui ait à être sollicité, comme ce fut le cas à Chypre il y a quelque temps…
En fait la définition d’une crise est basique, quand le perdant n’a plus les moyens de payer le gagnant (ce fut le cas avec les subprimes en 2008 aux USA) tout s’effondre, les banques ne se prêtent plus entre elles, l’aspect psychologique est très important dans ce type de crise.
En matière de finance, les masses sont considérables et la vitesse de plus en plus grande. Souvenez-vous, en un clin d’œil les ordinateurs peuvent passer plus de 7000 ordres de bourses, ce temps est aujourd’hui dépassé, nous en étions encore à la nanoseconde il y a quelque temps (0,000 000 000 1 seconde), aujourd’hui nous sommes parvenus à la picoseconde, c’est 0,11 fois 0 et 1, soit en entier 0,000 000 000 000 1 seconde ou encore, pour les matheux 10-12 seconde. Voilà de quoi décoiffer les plus gominés des traders.
La finance est devenue une voiture sans chauffeur lancée à 200 km/h… tout cela est le produit de la déréglementation des années 80 qui ont décidément marqué un tournant essentiel dans l’évolution de l’économie mondiale.
Oui la régulation est à l’ordre du jour et comme l’indiquait l’un des intervenants il faudrait instaurer une nouvelle loi.
La loi de séparation de la finance et de la politique, il est urgent que le politique et les Etats reprennent la main, au nom de l’intérêt général.