Espérance en chantier

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Depuis la sortie de notre livre « Sans domicile fisc », nous vivons, Alain et moi-même une aventure extrêmement enrichissante. Nous avons engagé une tournée de débats-dédicaces dans la région et ailleurs en France, nous voulons depuis la genèse de ce livre, porter à connaissance du large public nos constats, analyses, indignations et surtout, propositions pour passer à l’indign-action. Quelle incroyable aventure ! Dimanche dernier, photo ensoleillée au pied d’un immense bananier, aux Bermudes, au cœur des Caraïbes… non je blague, c’était à Anstaing, qui n’est pas un paradis fiscal.

En tout cas, cette jolie commune ne figure pas sur la liste française des ETNC (Etats et Territoires non coopératifs) aux côtés des Iles Marshall ou de Nauru (une toute petite île du Pacifique). Quelle magnifique idée pour ces dames de l’association « Femmes Solidaires » d’organiser à Halluin des lectures collectives du livre, une vingtaine de personnes réunies en atelier.

Lundi matin, petit express bien serré au café du village avant de passer en mairie, un habitant de Wicres me signale que son épouse (ils ont acheté le livre lors de la dédicace de Marquillies le 18 septembre) est en train d’enregistrer sa lecture du livre afin d’en permettre l’accès aux personnes déficientes visuelles. Elle fait partie d’une association de donneurs de voix de la région, l’initiative pourrait être reprise au plan national. Très belle initiative.

Tous ces rassemblements, petits ou grands, un par un, dix par dix, cent par cent… contribuent à éclairer le débat, à ouvrir des fissures aujourd’hui, des brèches demain, dans l’énorme sarcophage (devrais-je dire sarkophage ?) de béton armé que les gouvernants successifs ont installé dans la tête des gens. Sentiment très fort d’un horizon bouché. Ce livre peut agir comme une espèce de « Destop » idéologique…

Je participais samedi dernier à l’inauguration de la nouvelle école du village voisin de Herlies, m’adressant aux enfants présents, je leur dis : « Lire, écrire, c’est être libre ». Oui, lisons, écrivons, débattons sans donner de leçons, apportons les idées, les propositions constructives. Un autre avenir est possible, c’est sûr. C’est dur, mais c’est sûr !

Alors demain, d’autres initiatives naîtront, peut-être une version de SDF en anglais, en ch’ti pourquoi pas… Faisons preuve d’imagination et d’audace.

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