Les Trumpettes de la renommée…

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Georges Brassens pour nous inspirer cette semaine. Qu’aurait-il dit notre bel anarchiste sétois de l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche ? Cette fois, le résultat est connu, ce n’était pas le cas la semaine dernière puisque j’avais écrit le billet à la veille de l’élection, mon agenda ne me permettant pas d’attendre les résultats officiels.

Cela dit, le doute quant à la capacité d’Hillary Clinton à rassembler tous les aspirants à une vie meilleure avait été clairement exprimé, les peuples sont désemparés, désabusés, malheureux, ils ne croient plus en la capacité des « politiques » à améliorer leur sort.

Ils sont dès lors prêts à se jeter dans les bras des premiers candidats « anti système » venus, même pour les candidats de cette catégorie qui sont eux-mêmes le produit de ce système.

Quel système au juste ? Celui de la domination de l’argent, géré par les ultralibéraux ou ceux qui ont renoncé à le combattre. C’est ainsi qu’ont surgi du chaos du renoncement, des personnages comme Silvio Berlusconi, Beppe Grillo dans le même pays, en Italie, Viktor Orban en Hongrie… Quand le désespoir emporte tous les peuples vers les pires extrêmes. Il est urgent de redonner au débat politique sur le fond ses lettres de noblesse.

Certes, Wall Street et les marchés financiers ont dévissé un peu au fur et à mesure de la tombée des résultats, État après État aux États-Unis, mercredi matin. Mais ce malaise ne fut que de courte durée, en fait, le seul élément qui fait trembler la finance c’est l’incertitude et le manque de visibilité. Une fois l’élection de Donald Trump acquise, la sérénité est vite revenue sur les écrans des traders et des spéculateurs du monde entier.

Le nouveau président américain a très vite donné des gages au monde du business. Il a d’abord annoncé qu’il allait beaucoup investir dans le militaire, il a ensuite déclaré qu’il allait ramener le taux de l’impôt société aux USA de 35 % à 15 % (il est de 33,3 % en France pour l’instant), il a enfin déclaré que la régulation des activités bancaires allait être considérablement allégée… Autrement dit, le candidat anti élite va rouler pour les banquiers et les multinationales. C’est vrai que depuis 20 ans, Trump n’a pas payé d’impôt… Enfin, il se murmure que le nouveau président américain pourrait recruter dans son administration un digne représentant de la Goldmann Sachs.
« Aux trompettes de la renommée, vous êtes bien mal embouchées », disait Brassens.

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