Brexit or not Brexit ?

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

L’actualité est ainsi faite et avance à une vitesse tellement folle que le résultat du référendum britannique sur le maintien ou la sortie de l’Union européenne parait déjà très loin, souvenez-vous, c’était le 23 juin, nos amis britanniques ont choisi majoritairement de quitter l’UE. Choix souverain que personne ne peut remettre en cause, à part peut-être les milieux d’affaires et M. Tony Blair, l’ancien Premier Ministre qui travaille, parait-il, à organiser un second référendum…

Certains ont du mal avec la démocratie en Europe, les votes négatifs des Irlandais, des Néerlandais et des Français autrefois, aujourd’hui des Britanniques ont toujours le don d’agacer les milieux d’affaires.

Au lendemain du référendum britannique, un groupe de suivi du Brexit s’est mis en place au Sénat, rassemblant des membres de la Commission des Affaires européennes et de celle des Affaires étrangères, j’en fais partie et participe régulièrement aux auditions. Ce groupe se donne aussi pour but de « refonder l’Europe », objectif ambitieux s’il en est, présidé par Jean-Pierre Raffarin. Il m’aurait semblé logique, dans un premier temps, de tirer les leçons de ce résultat, de chercher à comprendre les raisons d’une telle décision de nos amis britanniques, il y aurait eu là matière à installer, me semble-t-il, les fondations d’une nouvelle Europe. Et bien il n’en fut rien.

Le business français s’intéresse surtout à la capacité qu’il aura à récupérer chez lui les activités bancaires et financières qui pourraient envisager de transférer leur siège hors du Royaume-Uni. La concurrence fait rage, le concours de beauté des places financières est impitoyable, Dublin, Francfort, Amsterdam, Milan et Paris bien sûr.

Nous avions une audition la semaine dernière de Monsieur Gérard Mestrallet, un CV de 3 pages, Engie, Suez, Axa, Medef, Crédit Agricole entre autres, qui appelait les sénateurs et sénatrices présents à « l’Union sacrée » pour porter la candidature de la place financière de Paris dans ce concours des « Miss Fric », il nous fit l’article, la France 5e économie du monde, centre de l’Europe, 5 banques françaises dans le Top 10 de l’UE, et une très haute qualité de dialogue régulateurs/professionnels etc. Union Sacrée, non merci.
Et nous n’avons toujours pas évoqué à ce stade les causes profondes du Brexit. La refondation de l’Europe ça se passe ailleurs, avec les peuples.

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