Heureusement, il y a « Les Échos »

Heureusement, il y a « Les Échos » - CAC 40

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Dans la grisaille météorologique et les frimas de ce début janvier, la lecture des Echos du mardi 10 janvier m’a réchauffé le cœur et justifié pleinement la motivation à résister et lutter.

Cet excellent journal économique, excellent au sens où les raisons de notre engagement antilibéral peuvent y reprendre vigueur très régulièrement, titrait ceci : « Les entreprises du CAC 40 ont distribué aux actionnaires 56 milliards en 2016 ». La pratique de distribution des étrennes semble reculer au fil des années, sauf en ce qui concerne les dividendes distribués aux actionnaires. Quelques extraits de l’article valent leur pesant de cacahuètes, jugez-en. La première phrase du papier donne le ton : « Année faste pour la rémunération des actionnaires, en 2016 les entreprises du CAC 40 ont distribué pas moins de 55,7 milliards d’euros sous forme de dividendes et de rachat d’actions (…) ce n’est pas un record, mais presque puisqu’elles se sont rapprochées des 57,1 milliards distribués en 2007, juste avant la crise financière ».

Sanofi, Total, Vivendi occupent le haut du tableau, mais les banques et les assureurs réalisent une belle année.

L’article poursuit avec cette bouffée d’optimisme, en 2017 les dividendes distribués par le CAC 40 au titre de 2016 pourraient encore progresser au vu de la hausse de 11 % des profits au premier semestre. Mais la hauteur de distribution des bénéfices atteint un niveau déjà extrêmement élevé : 57 % contre 51 % l’an dernier et c’est là où le journaliste a cette phrase incroyable : « ce qui peut interpeller sur l’utilisation que ces entreprises font de leurs bénéfices ». Tiens, si le journaliste des Echos se sent interpellé… il doit y avoir comme un problème. Je ne résiste pas à l’envie de citer une dernière phrase : « La plupart des actionnaires réinvestissent cet argent une fois leurs impôts payés. Ils n’achètent pas de gros cigares » (sic).

On ne peut manquer, à ce stade, de rapprocher ces résultats mirifiques de la hausse misérable du SMIC il y a quelques jours, sans coup de pouce…
Je dois vous avouer, chers lecteurs de Liberté hebdo, qu’il m’arrive de me gratter la tête en quête d’un thème de billet, alors, quand vraiment je suis « sec » je me tourne plein d’espoir vers Les Échos, Challenges ou les pages saumon du Figaro… et je finis toujours par trouver mon bonheur.

Vive la presse pluraliste, et une pensée pour les personnels de La Voix du Nord…

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