Un Président ça Trump énormément...

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Donald Trump succède donc désormais à Barack Obama à la Maison Blanche, devenant ainsi le 45ème Président des Etats-Unis. Personne n’aurait parié un dollar sur cette élection. Il a joué le peuple contre le système, les élites, « l’establishment » comme ils disent outre-Atlantique.

Avant son entrée officielle dans ce lieu de pouvoir, Trump a constitué son équipe, son administration. La vérité s’est faite très rapidement sur les intentions véritables de ce milliardaire de président. A la date du 16 décembre 2016, les 17 premiers membres du Cabinet nommés représentaient déjà une fortune de 9,5 milliards de dollars (un peu plus de 8,5 milliards d’euros). Au total la fortune cumulée de ces 17 personnes équivaut à celle du tiers le plus pauvre des Américains, soit 126 millions d’individus.

Il est très intéressant de regarder de plus près les CV des membres du Cabinet à son entrée à la Maison Blanche. Parmi les adversaires désignés du candidat Trump il y avait notamment ceux de Wall Street, or nombre d’entre eux en sont issus. Il a fait sa sélection dans les « 1% » ! Millionnaires, milliardaires, banquiers, investisseurs, tous passés dans les plus prestigieuses universités, l’élite américaine tout simplement. Du jamais vu depuis les années Reagan, ces années 80 tournant dans l’histoire du libéralisme débridé.

Trump pense et dit comme beaucoup d’ultra-libéraux que ce qui est bon pour le business est bon pour le pays. Marge Baker, une responsable d’un groupe de pression progressiste déclare ceci à propos de cette situation : « Quand vous avez les milliardaires de Wall Street qui fixent l’ordre du jour il est peu probable que cela profite aux Américains moyens. Les études montrent que les riches ont d’autres priorités politiques, par exemple sur la santé et le salaire minimum ». On ne saurait mieux dire les choses. Il est clair que ce nouveau président est là pour perpétuer un système qui aide les très riches américains au détriment des politiques d’aide aux citoyens aux revenus les plus faibles. Trump va gérer l’Amérique comme une entreprise.

On remarque aussi dans cette équipe la présence nombreuse d’anciens généraux et du PDG du groupe Exxonmobil, société pétrolière et gazière américaine. Son Vice-Président, Mike Pence, a toujours plaidé en faveur de l’augmentation des budgets militaires. Il est aussi celui qui a voté en 2007 contre l’augmentation du salaire minimum fédéral à 7,25 dollars de l’heure, affirmant à l’époque « qu’elle nuirait aux travailleurs pauvres ». On dit merci les pauvres svp. C’est pour vous protéger que l’on ne vous n’augmente pas, Monsieur est trop bon...

A peine installé, Trump prend un décret contre le système Obamacare, certes imparfait, incomplet mais qui permettait aux familles modestes d’accéder aux soins, balayé d’un trait de plume, au sens propre.

Aux Etats-Unis comme dans l’ensemble du monde il y a besoin de forces alternatives qui mettent en cause ce système de l’argent qui domine la planète, fait exploser la richesse et les inégalités au même rythme. Les femmes et les hommes à mobiliser existent partout.

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