La justice des mineurs en danger

Hier, en meeting à Compiègne, François Fillon a ajouté une nouvelle mesure à son programme : l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, au lieu de 18 ans actuellement.

Au lendemain des événements liés à l’« Affaire Théo », la réponse apportée par le candidat de la droite à la présidentielle aux bavures policières consiste donc à accentuer la répression des mineurs.

Fidèle aux thèses de Monsieur Sarkozy et dans la droite lignée de l’instauration de centres éducatifs fermés, de la possibilité du contrôle judiciaire pour les mineurs ou encore de l’assignation à résidence avec surveillance électronique, Monsieur Fillon brandit la menace de la sanction pour résoudre les problèmes de délinquance.

Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen ne partagent pas cette vision anxiogène de la société, porteuse des pires dérives et dangereuse pour nos enfants. Au contraire,
nous revendiquons une réforme d’ampleur de l’ordonnance du 2 février 1945 qui viendrait rendre sa spécificité à la justice des mineurs, que ces cinq dernières années n’ont, hélas, pas permis.

Plus que jamais, il apparaît nécessaire de remettre au centre des dispositifs pénaux pour les mineurs la dimension éducative en s’appuyant sur de solides dispositifs de réinsertion et en marginalisant l’enfermement.

L’hémorragie sécuritaire en matière de politique pénale doit cesser. La justice des mineurs ne saurait être mise en péril au gré des campagnes politiques, aussi difficiles soient-elles.

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