Pauvres communes !

Chronique parue dans Liberté Hebdo

Le marathon budgétaire 2017 dans toutes les communes de France et de Navarre a débuté. Les maires et les conseillers municipaux se grattent la tête cette année encore pour faire entrer leurs budgets dans le carcan austéritaire confirmé, les dotations aux communes à nouveau réduites.

On rabote, on fait attention à toutes les dépenses, on diffère certains investissements nécessaires. Et les communes sont attaquées par tous les bouts. Financièrement d’abord et puis il y a ces prérogatives qu’on leur supprime. Seules les charges financières augmentent régulièrement, le coût des activités périscolaires, la prise en charge de l’instruction des permis de construire désormais payante (à Marquillies ce ne sont pas moins de 6000 euros).

L’Association des maires ruraux de France, qui regroupe les communes de moins de 2000 habitants, lançait, il y a quelques mois, les Etats GENEREUX de la ruralité pour faire entendre la voix des communes rurales de notre pays qui représentent encore 22 millions d’habitants, des habitants qui ont droit au même traitement dans cette République une et indivisible.

A force d’affaiblir le socle de la République, on risque de la déstabiliser. Notre société est grosse de certains dangers, les 500 000 élus locaux peuvent le mesurer quotidiennement dans leur engagement sur le terrain. On a l’impression, parfois, que le « système d’en haut » n’aime pas le peuple.

Après les tempêtes de l’élection de Trump en novembre et le Brexit en juin, on repense à ce mot de Bertolt Brecht : « le peuple ayant perdu la confiance du gouvernement, il serait plus simple pour lui de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ». Après tout, ce peuple, que demande-t-il ? Une brioche, un yacht, une villa et une Rollex ? Non, il demande un travail, un salaire décent, un logement, des loisirs, de la culture, la santé, bref, un peu de sérénité, de bonheur et d’avenir. Ces sujets sont finalement peu évoqués dans cette nauséabonde campagne présidentielle qui va bientôt, si ça continue, se trancher dans les tribunaux !

Les conseillers municipaux, quand ils voteront leur budget 2017, serré, étriqué, se poseront toutes ces questions. Silencieusement, bien sûr, car c’est bien connu dans les petites communes en général, « on ne fait pas de politique », on gère, on compte, comme disait Brel.

Quelle richesse ces pauvres communes !

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