Drôle de campagne, décidément !

Drôle de campagne, décidément ! - Election présidentielle (Jacques Paquier - https://www.flickr.com/people/125671268@N02)

Tribune parue dans Liberté Hebdo.

C’est le sentiment largement partagé qui s’exprime dans toutes les conversations et les échanges que l’on peut avoir ces temps-ci. Une impression de trouble profond qui saisit chacun d’entre nous à la vue du spectacle effrayant qui s’offre à nous.

Le camp de la droite rabibochée en façade, après des séquences sanglantes entre « amis », les affaires judiciaires mises sous le boisseau, parce qu’il y a le feu dans la maison, plus de flammes aujourd’hui mais des braises incandescentes qui pourraient déclencher l’incendie dans les isoloirs et les urnes au soir du 23 avril, 1er tour de l’élection présidentielle.

Un parti socialiste, depuis longtemps coupé en deux. Césure confirmée par le vote de la primaire où fut sanctionné le quinquennat finissant, jugé trop « social libéral » par les participants au vote, ce qui amène au choix de Benoît Hamon. Là aussi de nombreuses défections du côté des élus « sérieux et responsables ». Hamon lâché, critiqué, attaqué par d’anciens amis…

L’émergence du « phénomène » Macron. Le système libéral aurait-il enfin trouvé son homme providentiel ? La vieille lune de la troisième voie, de Lecanuet dans les années 60 à la « France unie » de Mitterrand dans les années 80, en passant par la Giscardie des années 70, on connaît tout ça et on sait que c’est l’impasse politique.

Je regrette d’avoir à déplorer que, dans ce contexte chaotique et dangereux pour la République, Jean-Luc Mélenchon n’ait pas contribué, depuis un an, à créer les conditions d’un large rassemblement antilibéral qui n’attend qu’à être fédéré. Non pas autour d’un seul homme, il n’y a pas de sauveur suprême, en effet. Cette élection présidentielle au suffrage universel a décidément beaucoup de défauts.

Quand on regarde ce qui se passe dans le monde, l’arrivée de Trump, le Brexit, les barrières qui se dressent partout, les replis nationalistes, autoritaires dans beaucoup de pays d’Europe, l’élimination d’anciens présidents et ministres dans les primaires… et un Front National qui compte les points, qui compte ses voix… on n’a pas le droit de jouer avec ça, il s’agit de l’avenir.

En ce qui nous concerne, nous travaillerons sans relâche pour résister et construire avec nos concitoyens une sortie de crise par le haut, parce qu’à force de regarder vers le bas, on pourrait basculer et finir par toucher le fond !

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