La société du numérique

Je me laisse souvent guider par les pulsions du moment afin de déterminer le choix du thème du billet que je vais écrire la semaine, d’où l’impression de « décousu » que la succession des textes peut laisser entrevoir.

La semaine écoulée n’a pas fait exception. Quelques courses au grand magasin de bricolage du coin (oui je sais cette information risque de beaucoup amuser les amis qui connaissent ma passion pour ce passe-temps). Toujours est-il que j’avais besoin de quelques articles. Au moment de passer à la caisse, un instant d’hésitation devant les caisses, à ma gauche une caisse « humaine » avec une salariée, souriante, à ma droite une caisse « automatique » où les clients s’occupent de tout. Le bonheur paraît-il.

Je fais le choix ringard de la caisse humaine. Je suis rattrapé aussitôt par une autre dame, armée d’un appareil électronique qui me propose de préparer le ticket pour sa collègue au moyen de cette machine qui relève les codes-barres sur les trois articles. Elle me remet le ticket, il me suffit dès lors de passer à la caisse, il ne me reste qu’à régler les 11 euros de facture. J’ai dû « gagner » en tout et pour tout 5 à 6 secondes…

Cette même semaine, lecture d’un article d’un quotidien économique consacré aux traders, les Jérôme kerviel en somme. Il nous est expliqué que la Goldman Sachs, l’empire bancaire, ne compte plus que 2 traders alors qu’elle en comptait 600 à son pic en l’an 2000.

Ce sont ainsi près de 3 000 postes de traders qui ont disparu depuis 4 ans, sur l’effet de la bascule vers le trading électronique. C’est évidemment l’impact des nouvelles technologies, évoquées ici régulièrement, sur les activités financières.

En fait, ces 600 traders « historiques » ont été remplacés par quelque 200 ingénieurs informatiques capables de gérer les systèmes en étant à la fois moins nombreux et aussi surtout moins coûteux. Selon le cabinet « Emolument », un trader peut espérer environ 600 000 dollars de rémunération moyenne, bonus compris, là où un ingénieur informatique prétend à une enveloppe globale jusqu’à cinq fois moins élevée.

Loin de nous l’idée de jouer les vieux ringards qui s’accrochent au passé pour rejeter les nouvelles technologies, le numérique est une belle opportunité pour améliorer le sort de l’humanité… Mais ça devrait commencer par le développement de l’emploi. Et puis le joli sourire et les mots aimables de la jeune caissière… c’est mieux que l’écran.

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