Et si on parlait enfin des apprentissages !

Le gouvernement soumet ce jeudi, au conseil supérieur de l’éducation, un décret modifiant l’organisation des rythmes scolaires pour rendre possible un retour à la semaine de 4 jours.

Dans le même temps, un groupe de travail commun à la commission de la culture et des finances du Sénat a présenté ce matin à la presse son bilan de la réforme après trois années de mise en œuvre.

Si nous avions soutenu le principe d’un retour à la semaine de 4 jours 1⁄2, nous avions critiqué la réforme « Peillon » sur la forme et sur le fond. En effet, la réforme de 2013 n’est pas revenue sur la suppression d’une demi-journée d’école opérée par la réforme Darcos de 2008, faisant passer de 26 à 24 heures le temps d’enseignement par semaine devant tous les élèves. La réforme « Peillon » a conservé les 24 heures et ajouté une demi-journée de périscolaire, entrainant de réelles difficultés de mise en œuvre.

La question du temps consacré aux apprentissages en classe reste aujourd’hui encore absente du débat sur « les rythmes scolaires » que le nouveau Ministre de l’éducation nationale rouvre à un mois de la fin de l’année scolaire.

De plus, au motif de donner plus de « souplesse », le retour à la semaine de 4 jours pourra s’accompagner d’une modification au niveau local du calendrier des vacances scolaires, ce qui pourrait créer des situations ubuesques avec la coexistence de trois régimes différents d’organisation du temps scolaire dans un même département voire une même commune !

Quant aux inégalités de mise en application, pointées à juste titre dans le rapport sénatorial, la « diversité des organisations » à venir doit aussi être interprétée en termes de concurrence entre écoles, facteur d’aggravation des mécanismes de ségrégation scolaire.

Il est donc urgent d’évaluer les effets pédagogiques de la réforme et d’en mesurer les conséquences sur ce qui demeure enseigné à l’école, dans l’intérêt de tous les élèves et de leur réussite scolaire.

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