Déni de justice pour les victimes de l’amiante

Déni de justice pour les victimes de l'amiante - Arrêt de l'instruction pénale ? (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

Le parquet de Paris vient de requérir l’arrêt de l’instruction de plusieurs enquêtes pénales ouvertes contre des entreprises dont les salarié.e.s ont développé des pathologies mortelles liées à l’amiante. Les juges considèrent qu’il est impossible de déterminer avec certitude quand les victimes ont été intoxiquées. C’est intolérable !

Une telle décision, si elle était confirmée, conduirait purement et simplement à un non-lieu pour les entreprises, qui se verraient ainsi exonérées de toute responsabilité dans l’empoisonnement des salarié.e.s ! De plus, ces femmes et ces hommes, malades à cause de leur travail, seraient privé.e.s de tout moyen de recours pour faire valoir leurs droits à réparation et à indemnisation.

3000 personnes meurent chaque année en France pour avoir été exposées à l’amiante, selon les autorités sanitaires. 100 000 décès sont prévus d’ici 2025 ! C’est un fléau que nous connaissons bien dans notre département où plusieurs dossiers « amiante » sont ouverts et où des salarié.e.s se battent pour leur droits. Ce combat dure d’ailleurs depuis plus de 20 ans, depuis l’interdiction d’utilisation de l’amiante en France.

Plus de 2 millions de salarié.e.s sont aujourd’hui exposés à des produits cancérogènes. Pour l’ensemble des salarié.e.s qui perdent leur santé, parfois leur vie, à la gagner, pour leurs familles, cette décision est un véritable déni de justice et une insulte au monde du travail. Elle pourrait entraîner de nombreuses décisions du même type concernant d’autres produits.

On assisterait alors à une injustice de classe, l’impunité pour les industriels alors que les salarié.e.s sont mis en danger au nom du profit !

Nous devons au contraire exiger de véritables protections dans l’entreprise et la justice sociale !

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