Nous sommes, nous, attachés à un enseignement supérieur ambitieux

L’ambiance catastrophiste pour évoquer la situation universitaire de notre pays, en particulier le taux d’échec, sert à justifier, nous semble-t-il, une politique de restriction et un manque d’ambition en matière de formation des étudiants.

Avec un taux de diplomation autour de 80 %, la licence à la française fait plutôt figure de bon élève au sein de l’OCDE. On est donc loin des chiffres claironnés partout et qui se contredisent d’ailleurs d’une présentation à l’autre.

Comme l’avançait en son temps Edgar Faure – toutes les études postérieures l’ont confirmé –, c’est en augmentant progressivement le nombre de titulaires du certificat d’études, puis du baccalauréat et, enfin, d’un diplôme du supérieur que l’on forme les travailleuses et les travailleurs de demain. C’est encore plus vrai aujourd’hui. On parle, à poste égal, d’un rapport de productivité de 1 à 2 entre un salarié qualifié et un salarié non qualifié. Le besoin de travailleurs de plus en plus qualifiés ne cesse aujourd’hui d’augmenter, a fortiori avec la révolution numérique.

Nous le savons tous, les carrières sont de plus en plus évolutives, exigeant des capacités auxquelles le supérieur prépare, les travailleuses et travailleurs polyvalents étant les plus à même de changer de profession et d’entreprise.

Il est essentiel de rappeler que la détention d’un diplôme du supérieur est un formidable rempart contre le chômage, toujours perfectible, certes, mais bien réel. Même si le chômage des jeunes diplômés reste un problème et qu’il tend à se développer, le taux de chômage à trois ans est de 50 % pour les non-diplômés, alors qu’il n’est « que » de 13 % pour les diplômés du supérieur et de 26 % pour les diplômés du secondaire.

Quand on entend dire qu’il faut mettre un terme au « mythe du supérieur pour toutes et tous », nous comprenons qu’il faudrait en finir avec la possibilité pour toutes et tous de se construire un avenir. Nous le déplorons et restons attachés à une ambition de formation pour les étudiants du supérieur. Elle manque singulièrement dans le débat qui nous occupe aujourd’hui.

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