Le gouvernement et la droite sénatoriale s’accordent pour libéraliser la formation professionnelle

Le gouvernement et la droite sénatoriale s'accordent pour libéraliser la formation professionnelle - Avenir professionnel (Josh Hild - https://www.pexels.com/fr-fr/@josh-hild-1270765)

Ce projet de loi d’origine gouvernementale, déjà porteur de régressions sociales lors de la présentation à la commission des affaires sociales, a dépassé les ambitions du gouvernement. Non seulement, la majeure partie des dispositions qu’il contenait ont été maintenues, mais en plus, de nouvelles mesures régressives, proposées par la Ministre et la majorité sénatoriale, ont été adoptées.

Le volet formation professionnelle était censé, selon Muriel Pénicaud, rendre "concrets et effectifs" les droits des salariés. Pourtant, le CPF en euros a été maintenu, malgré la démonstration de la perte flagrante de droits à formation pour les salariés. De plus, la gestion de la formation professionnelle a été régionalisée afin d’adapter le plus possible la formation aux exigences des entreprises, dans un but d’employabilité, au détriment de l’acquisition de diplômes et de qualifications.

Concernant l’assurance chômage, le gouvernement a instauré sa main-mise sans tenir ses promesses. En effet, le passage d’un financement par les cotisations à un financement par l’impôt ainsi que le cadrage de la négociation de la convention Unédic permet au gouvernement de prendre le contrôle de l’assurance chômage. Parallèlement, l’ouverture de l’allocation chômage aux démissionnaires et aux travailleurs indépendants, est encadrée par des conditions tellement strictes qu’on estime qu’elle ne bénéficiera qu’à 50 000 personnes maximum, bien loin de la promesse d’universalité du gouvernement.
Enfin, le volet de la loi portant des dispositions diverses relatives à l’emploi s’est avéré décevant : certes, des mesures relatives aux travailleurs handicapés et en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ont été adoptées mais leur portée est limitée. De plus, aucune des propositions visant à protéger mieux les travailleurs des plateformes n’ont été retenues.

Pendant les débats, notre groupe a défendu un projet alternatif qui repose d’une part sur un service public national de l’enseignement, avec pour objectif l’acquisition de qualifications et de diplômes et non l’employabilité. Et d’autre part sur la sécurisation des parcours professionnels des actifs, grâce à l’instauration d’une allocation autonomie jeunesse et à la création d’une sécurité sociale réellement universelle.

Ce projet de loi, marqué par un libéralisme étroit, est à l’exact opposé du projet que nous défendons, celui d’une société solidaire et plus juste, c’est pourquoi nous avons voté contre.

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