Tous à la braderie

Nous sommes au cœur de l’été, loin encore de la rentrée, mais déjà se prépare le grand événement de septembre, la plus grande braderie de France incontestablement, les moules bien sûrs, les frites, la bière (avec modération, faut-il le préciser ?) et ces centaines de milliers de visiteurs qui s’y rendent pour faire les meilleures affaires du monde, les trouvailles les plus merveilleuses.

Toutefois, je suis au regret de vous dire que le plus grand marché aux puces de France sera bientôt détrôné par la plus grande braderie jamais organisée, par l’État, je veux parler de la braderie des entreprises privatisées. Le gouvernement s’apprête à brader les biens publics, ceci est inscrit dans la loi PACTE, ils veulent limiter le rôle économique de l’État au minimum, et étendre ainsi l’emprise du marché, le sacro-saint marché, le marché pur, libre, sans entraves pour accumuler des profits.

Le principal moyen pour agir consiste à vendre des entreprises publiques ou les actifs que l’État détient à travers l’Agence des participations de l’État (APE), BPI France et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) dans des sociétés cotées. Le cash que l’État espère obtenir de ces cessions d’actifs est en effet à mettre en regard de ce que ces participations lui rapportent chaque année : 3,5 milliards d’euros. C’est ce qu’a cruellement mis en lumière le scandale de la privatisation des autoroutes initié en 2002 sous Jospin, et conclu en 2005/2006 sous Villepin.

Rien qu’en 2016, les sociétés d’autoroutes ont versé pas moins de 4,7 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. A titre de comparaison, l’État avait cédé la gestion pour 25 ans pour 15 milliards. On réalise de suite le manque à gagner, d’autant que le prix des péages a grimpé de 20% et que les emplois ont fondu d’un tiers.

Par ailleurs, les soupçons de conflit d’intérêt planent, car les géants du BTP Eiffage et Vinci, qui ont récupéré les concessions, font travailler leurs filiales dans les travaux d’entretien.

Business is business !

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