Une initiative malvenue

Le 6 décembre auront lieu au Venezuela les élections législatives.

A la veille de ces élections, dont les résultats devront être suivis avec attention après deux années de crise politique aiguë dans ce pays, la Commission des Affaires étrangères du Sénat a décidé d’auditionner ce mercredi 2 décembre Juan Guaido, président autoproclamé en janvier 2019.

Juan Guaido a choisi toutes ces dernières années la voie de la confrontation violente avec le soutien actif des États-Unis de Donald Trump. Aujourd’hui en difficulté au sein même de l’opposition vénézuélienne, il cherche à nouveau l’appui des Européens, appelle depuis des mois au boycott des élections législatives qu’il déclare illégitimes avant même leur tenue.

Le signal envoyé par cette audition est donc inquiétant, comme l’était la reconnaissance précipitée par la France de son auto-proclamation en 2019 dans le sillage américain.

A la demande du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste, la Commission a tardivement proposé à l’ambassadeur du Venezuela en France d’être lui aussi auditionné le 9 décembre après l’élection.

Juan Guaido est donc le seul à être auditionné avant cette échéance. Cette prise de parti est contraire aux usages de la Commission.

Les sénateurs et sénatrices du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste appellent les autorités françaises à ne pas commettre deux fois la même erreur en condamnant à nouveau par avance toute chance de voir le Venezuela retrouver la voix du dialogue politique contre les logiques de confrontation et les menaces d’intervention extérieure.