Cessons l’abandon des mineurs étrangers à la rue

Cessons l'abandon des mineurs étrangers à la rue

Depuis six mois, plus de trois cents jeunes exilés vivent sous les ponts à Ivry-sur-Seine. Le camp se situe tout près du périphérique parisien, et les centaines de tentes, collées les unes aux autres, sont regroupées entre deux ponts, à quelques centimètres d’une voie rapide et du vrombissement permanent des moteurs.

Alors que le froid s’installe, ces adolescents manquent de tout. Vendredi, ils ont dressé un camp devant les grilles du Conseil d’État, à Paris, pour faire entendre leur voix.
En effet, tous ces jeunes se sont vu refuser leur minorité par les dispositifs d’évaluation administratifs. Ils sont donc privés d’un hébergement et d’une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Sans ressources ni endroit fixe où dormir, ils ne survivent qu’à la faveur de la mobilisation des ONG qui leur fournissent vivres, tentes et couvertures.

Le froid, le bruit des voitures, leurs têtes à même le sol, des conditions de vie extrêmement précaires, un accueil de la France encore une fois indigne à l’égard des mineurs.
Le groupe CRCE dénonce un examen expéditif de leur situation personnelle. Ce n’est pas en menant un entretien de moins d’une heure, pour la plupart réalisé dans un français très laborieux, que les jeunes réussissent à faire un récit cohérent et daté de leur vie et des raisons qui les ont conduits à quitter leur pays d’origine pour rallier la France. Les refus de reconnaissance de minorité sont en bonne partie causés par ces entretiens réalisés à la hâte. Il faut prendre le temps d’écouter ces jeunes gens, de mettre à leur disposition des interprètes, il est également temps d’une présomption de minorité.
Selon les associations, chaque jour, entre 70 % et 75 % de jeunes isolés se voient refuser le statut de mineurs non accompagnés.

Les autorités font la sourde oreille face à une situation qui porte atteinte aux droits fondamentaux de ces jeunes.
On ne peut laisser des mineurs vulnérables à la rue sous prétexte qu’il ne rapporte pas suffisamment la preuve de leur statut. La vulnérabilité de leur condition appelle une réponse. C’est pourquoi, le groupe CRCE demande une mise à l’abri d’urgence pour ces plus de 325 adolescents.

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