Suppression massive d’emplois chez Carrefour

Suppression massive d'emplois chez Carrefour - Les bons conseils des cabinets McKinsey et Alixio (Josh Hild - https://www.pexels.com/fr-fr/@josh-hild-1270765)

Aujourd’hui par voie de presse, nous apprenons que le groupe de grande distribution Carrefour s’apprête à supprimer 1 000 emplois, soit 1/8 de ses effectifs et engage une économie de 4 milliards d’euros d’ici à 2026.

Comme dans la fonction publique, la prétendue « rationalisation des process » et autre « réorganisation stratégique » aboutissent systématiquement à la réduction des effectifs. A des situations hétérogènes, les mêmes solutions sont préconisées puis mises en œuvre. Toujours moins de personnels, la digitalisation remplacera à moindre coût les personnels humains, c’est en substance le message envoyé par les cabinets de conseil aux décideurs de Carrefour. Le groupe ne s’en cache pas en précisant que ses objectifs d’économies seraient atteints en transformant « tous les process opérationnels, grâce au digital et à une organisation repensée ».

Pourtant la situation financière du groupe ne semble pas exiger la mise en œuvre du plan « Carrefour 2026 ». Le chiffre d’affaires du groupe augmente sur l’année de 8,5% pour s’établir à 91 milliards d’euros quand son bénéfice atteint 1,35 milliard d’euros. Une lecture attentive des données financières permet de comprendre la volonté qui s’exprime : verser toujours davantage que les 383 millions de dividendes et les 800 millions d’euros de rachats d’actions. La satisfaction des actionnaires prime chez Carrefour et ailleurs sur la satisfaction des clients et sur le rôle social et environnemental dévolu aux grandes entreprises.

McKinsey aurait, dans cette opération, eu vocation à « repenser l’organisation des sièges de Carrefour en France » quand Alixio se focalise sur les destructions d’emplois. Sans que l’on connaisse l’implication de cabinets de conseil dans la décision stratégique de 2018, Carrefour proposait un système de location-gérance à certains salariés avec pour objectif inavoué de préserver les intérêts financiers du groupe tout en basculant les futurs plans sociaux sur les nouveaux gérants.

Les membres du groupe CRCE souhaitent, par cette adresse, apporter leur soutien plein et entier aux travailleuses et travailleurs du groupe Carrefour, plus largement des secteurs privé et public confrontés aux cabinets de conseil, qui luttent pour préserver leur outil de travail et leurs intérêts fondamentaux.

Cette actualité rappelle l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publique, économique et sociale.

Retour en haut