Un autre avenir est possible pour France Télécom

par Marie-France Beaufils

Madame Marie-France Beaufils, Sénatrice d’Indre-et-Loire s’inquiète fortement des conséquences économiques et sociales liées à la grave crise que traverse actuellement le secteur des Télécommunications. Aucun segment de la filière ne semble épargné et ce sont, sur le plan européen, des suppressions massives d’emploi qui se préparent aussi bien chez les équipementiers comme Alcatel que chez l’ensemble des opérateurs.

Les opérateurs historiques (France Télécom, Deutsche Télékom) croulent sous le poids de dettes colossales, résultat de stratégies de développement à l’international fondées sur l’acquisition au prix fort de multiples actifs dans un contexte d’euphorie boursière. Ce type de stratégies axé sur la recherche de la rentabilité à court terme montre, à travers le coût social énorme qu’il induit, toutes ses limites ! Une fois de plus, la logique financière prime. Une fois de plus, ce sont les salariés qui sont pris en otage et l’emploi qui sert de variable d’ajustement.

Avec l’ensemble des sénateurs du groupe Communiste, Républicain et citoyen, elle tient à souligner que le dégonflement, somme toute prévisible, de la bulle financière rend compte aussi à travers la révélation de scandales financiers et malversations comptables de toute sorte (affaires Enron, Worlcom, Vivendi Universal…) de l’opacité du fonctionnement des marchés financiers.

Dans le cas de France Télécom, outre que les responsabilités des uns et des autres doivent être clairement établies, des mesures énergiques sont nécessaires pour sortir l’entreprise de service public de l’impasse financière dans laquelle elle se trouve. C’est son développement futur qui risque d’être inexorablement compromis, alors qu’il est urgent de répondre aux énormes besoins en matière de nouvelles technologies de communication et ce sur l’ensemble de territoire.

La cession d’actifs prônée par les banques et l’émission massive d’actions semblent se profiler, ce qui mettrait l’Etat aujourd’hui majoritaire en situation minoritaire. Un prêt garanti par l’Etat semble une solution préférable.

Marie-France Beaufils tient encore à souligner que la renégociation de la dette, de sa charge et de son échéance avec ceux des créanciers qui ont avalisé la stratégie de l’entreprise et qui ont donc aussi leur part de responsabilité, n’a même pas été évoquée !

Une fois de plus, c’est la finance, dont on ne cesse de dénoncer la toute puissance, qui tire le mieux son épingle du jeu, au détriment des services publics et de l’emploi.

Il est grand temps que des entreprises à la pointe des technologies nouvelles et devant assumer des missions de service public (couverture du territoire, accès des populations à Internet, etc.) ne soient plus soumises à la logique de la rentabilité à court terme.

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