Emploi : les structures d’insertion par l’économie sont financièrement étouffées dans le Nord-Pas-de-Calais

Monsieur Jean-Louis BORLOO,
Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion Sociale

Monsieur le Ministre,

Je suis interpellée par l’Union Régionale de l’Insertion par l’Activité économique du Nord Pas de Calais (URIAE) sur la situation financière extrêmement préoccupante des structures d’insertion pour cette année.

En effet, les crédits notifiés à l’insertion par l’activité économique de notre région ont été très significativement amputés, passant de 22 millions d’euros en besoins exprimés par la Direction Régionale du Travail à 17 millions d’euros en budgets alloués.

Comme vous le savez, les structures d’insertion ont largement entamé leur programme d’action depuis le début de l’année, notamment par le recrutement de 19000 demandeurs d’emploi en grandes difficultés. Les financements annoncés ne leur permettront pas d’honorer les conventions de l’année en cour et mettront en péril leur existence même.

Par le jeu des réserves imposées et des soldes d’exercice, il apparaît que le budget disponible s’élèvent à 10,35 millions d’euro, soit moins de la moitié des ressources nécessaires à la couverture des actions d’insertion de notre Région.

Il n’est pas envisageable de laisser une telle situation perdurer alors que tous les indicateurs sociaux et économiques de notre région, que vous connaissez bien, nous alertent sans cesse sur la précarité dans laquelle vivent les populations les plus démunies.

Vous avez souhaité un plan de cohésion social dynamique et réactif, orienté vers l’insertion par l’activité économique. Les associations et structures d’insertion se sont donc mobilisées, ont engagé toute leur énergie et leur salariés (4000) dans cette bataille incessante pour le retour à l’emploi et à la dignité humaine. Elles étaient en droit d’attendre le renforcement substantiel des moyens consacrés à l’insertion comme vous vous y étiez du reste engagé.

Au lieu de cela, par cette annonce tardive et largement en deçà des besoins exprimés en décembre 2005 auprès de la Délégation Générale à l’Emploi, les acteurs les plus motivés de l’insertion prennent de plein fouet un dispositif qui non seulement ne les encourage pas dans leurs missions mais les conduit au découragement voire à la colère.

Aussi, et compte tenu de l’urgence sociale dans laquelle notre région se trouve, je vous demande solennellement, de bien vouloir considérer de nouveau les moyens alloués à l’insertion par l’activité économique afin que les conventions puissent atteindre les objectifs fixés pour l’année 2006.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Michelle DEMESSINE

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