Emploi : fermeture de l’usine SONOCO à Marquette (Nord) pour délocaliser en Grèce

Monsieur Gérard LARCHER Ministre de l’Emploi, du Travail et de l’insertion Professionnelle des Jeunes

Monsieur le Ministre,

Je me permets d’attirer votre attention sur la situation des salariés de l’usine SONOCO, située à Marquette Lez Lille (Nord), qui depuis le 28 août dernier occupent le site pour protester contre sa fermeture prochaine. La papeterie SONOCO qui fabrique du carton d’emballage.

62 salariés sont menacés de licenciement. C’est encore une entreprise qui ferme ses portes dans une métropole lilloise fortement touchée par le chômage et dans la ville de Marquette où les friches industrielles, notamment celle du groupe Rhodia, s’étalent sur plusieurs dizaines d’hectares.
Cette fermeture s’ajoute également à celle des Grandes malteries modernes de Marquette où, il y à peine un mois, 53 salariés ont été licenciés.

Si cette fermeture devenait effective, d’autres sites du groupe situé à SONOCO Haubourdin et SONOCO Liévin sont menacés. En effet, le groupe Américain SONOCO, devenu l’unique propriétaire du site depuis quelques jours en rachetant les parts que détenait le finlandais Alstrom, envisage de démonter les machines de l’entreprise pour les remonter dans une des usines du groupe située en Grèce. Le groupe SONOCO dispose dans la papeterie de Marquette de la machine la plus moderne d’Europe, acquise après des années d’efforts de la part des salariés et des investissement important de la part de l’entreprise. Cette délocalisation d’outils ultra moderne est injuste et menace l’ensemble des sites SONOCO dans notre pays.

Un groupe de cette envergure, qui a développé et étendu son activité dans le monde, a les moyens de mettre en œuvre d’autres solutions préservant l’emploi et l’outil de production sur ce territoire et d’assumer la responsabilité sociale de son activité.

Les représentants du personnel et les salariés, que j’ai rencontrée, estiment que tout n’a pas été fait ni pour maintenir une activité industrielle (les dirigeants de SONOCO ont refusé un projet de reprise de l’activité par d’anciens cadres) ni d’avoir anticipé leurs reconversions (absence et refus des demandes de formation depuis plusieurs années).

Ainsi, au regard de la situation locale, le plan social proposé n’est pas satisfaisant. Sur les 62 salariés seulement 11 reclassements sont proposés dans l’usine voisine d’Haubourdin ou à Schweighouse-sur-moder (siège social).

C’est pourquoi, Monsieur le Ministre, je souhaite que vous puissiez examiner cette situation avec la plus grande rigueur sachant que le groupe lui-même n’est pas en difficulté et que les salariés et leurs représentants syndicaux contestent le bien fondé de la fermeture de leur usine, prise au nom d’une logique financière au détriment de l’emploi et du territoire.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Michelle DEMESSINE

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