Les fonctionnaires ont raison de manifester

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Aujourd’hui des milliers de fonctionnaires expriment leur colère, colère fondée sur les mesures prises par votre gouvernement qui conduisent à la dégradation de leur condition de travail, à la suppression de milliers de postes et à l’aggravation de la précarité !

De plus, il est inacceptable que leurs revenus ne correspondent pas à la juste rémunération de leur travail, ni ne leur permettent d’exercer correctement leur mission d’intérêt général ! Cela est d’autant plus intolérable que les richesses explosent, le CAC 40 affichent des résultats historiques et plus de 23 milliards d’exonérations sont accordées au Medef !

Monsieur le Ministre, vous bradez nos services publics, patrimoine historique, alors qu’ils sont déterminants en terme d’aménagement du territoire et de satisfaction de nos besoins sociaux !
S’agissant de l’éducation nationale, dont les personnels sont fortement mobilisés aujourd’hui, et depuis 2003, vous avez supprimé plus de 20 000 postes d’enseignants et c’est encore plus de 5 000 postes qui vont disparaître à la rentrée 2007 ! Pour l’académie de Lille, mon collègue Ivan RENAR m’indique qu’elle perdra 701 postes dans le 2nd degré, et depuis 2002, plus de 3000 postes y auront été supprimés.

En ce qui concerne mon département, l’Isère, un seul exemple : collège Belledonne à Villard-Bonnot : suppression de deux divisions, avec pour conséquence immédiate des effectifs à 28, alors que ces classes accueillent des élèves handicapés et que l’établissement est en cours d’expérimentation auprès des élèves ayant un véritable projet professionnel !

Tout a été mis en œuvre pour accroître cette hémorragie : personnels TOS transférés aux régions, diminution des heures d’enseignements, suppression d’une partie des décharges horaires, décret alourdissant la charge de travail et la flexibilisation du statut des enseignants, prélude à la bivalence que vous souhaitez instaurer.

N’en déplaise à Monsieur Sarkozy, cela révèle la réelle perception de la droite sur l’école : peu coûteuse, formant non pas des citoyens mais du « capital humain » aux qualifications ciblées, qui réponde aux besoins des entreprises et finalement prédestiné à la précarité ! Dans ce modèle libéral, l’école n’a plus besoin de fonctionnaires mais seulement de ressources humaines ! C’est cette absolue inhumanité comptable qui est condamnée aujourd’hui !

Monsieur Le Ministre, allez-vous redonner tout son sens à l’école de la République, en lui accordant les moyens de son ambition et en ouvrant de véritables négociations salariales, en faveur d’une politique publique d’emploi statutaire, et de la défense du service public ?

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